Avec une régularité 'métronomique', Hugo Flores répond présent chaque année en livrant le fruit de son humeur du moment. Et depuis 2 ans c’est le duo avec Jessica Lehto qui a ses faveurs. Après deux opus déjà orientés vers un métal prog futuriste, "Melotronical" est le troisième volet s'inscrivant dans ce concept. Une fois de plus le maître de cérémonie a souhaité user d’un thème de science fiction et nous conter cette fois-ci le cycle de vie d’une molécule.
La totalité des compositions est l’œuvre de Hugo Flores qui, à part l’utilisation d’une batterie programmée, joue de tous les instruments osant même quelques incursions vocales ponctuelles (malheureusement souvent à contre temps du mouvement). La production est de haut vol à l’image de la carrière discographique de l’homme et Jessica use une fois de plus d’un organe remarquable dans la lignée des chanteuses lyriques bien connues du mouvement. Sur ce dernier point c’est une franche réussite et elle représente clairement l’attraction principale du disque.
Malheureusement, l'ensemble est quant à lui très brouillon : les différentes nappes d’instruments se superposent sans apporter une réelle cohésion d’ensemble et, même si cela fait mal de le répéter (cf chronique de "A Strange Utopia"), il est bien compliqué de comprendre la démarche de l’auteur. Trop souvent, lorsqu'une certaine accalmie salvatrice s'installe, c'est pour mieux être détruite par des déferlements instrumentaux bruyants. Si "Back To Sleep" est pratiquement le seul titre qui résiste à cette affirmation, les autres compositions s'inscrivent totalement dans ce schéma complexe. Pourquoi ne pas faire plus simple ? Pour ne rien arranger, le gros son apporté par des guitares ciselées recouvre une batterie programmée qui s'avère être la véritable faiblesse de cet album avec un son kitsch ("Subatonic Tears") et daté au regard de la qualité environnante et des moyens employés par ailleurs.
Si ce disque saura plaire à un public en recherche de gros son et de démonstration musicale, une grande partie d'entre eux risque de se sentir bien perdu. Factory Of Dreams s'enfonce un peu plus dans ses travers, malgré des qualités du chant et de composition indéniables. Une remise en cause rapide s’impose si le groupe souhaite trouver un panel d'auditeurs plus élargi.