Derrière ce nom de groupe étonnant, se cache Mickey Thomas, ex-chanteur de Starship (souvenez-vous les tubes "we built this city" ou "Sara" à la fin des années 80). En bon professionnel, il signe un album de la musique qu'il interprète le mieux : l'AOR, le pur, le vrai, le traditionnel. Et le résultat s'avère impeccable. "Over the edge", morceau d'ouverture, est superbe et entraînant, "surrender", plus énergique, limite hard, "forest for the trees", un must de hard mélodique racé. La majorité de l'album est de grande qualité, constat assez enthousiasmant en ces temps de disette qualitative.
On regrette en revanche le manque de caractère des ballades, exercice ô combien obligé sur une galette comme celle-ci. Aucune des deux n'accroche rééllement, même si "eyes wide open", signée Jonathan Cain, finit par rentrer dans la tête en douceur.
Au-delà de l'oeuvre en elle-même, ce cd sort de l'ordinaire. Fait rare dans la production actuelle, Thomas n'a composé aucun des titres. En fait, c'est un certain Fabrizio Grossi qui semble tenir les rênes, avec ses casquettes de guitariste, claviériste, bassiste, co-compositeur sur trois titres, mixeur, arrangeur et producteur (ouf !). Jamais un européen (groupe ou artiste) n'aurait travaillé de la sorte. Une démarche qu'on ne rencontre que dans la variété. De là à dire que Mickey Thomas s'illustre dans une forme de variété...
Pour les français, ce chanteur quincagénaire n'est pas une tête d'affiche, mais les guests qui se bousculent sont quasiment plus connus : Neal Schon (solo sur "Surrender") et Jonathan Cain de Journey, Richie Kotzen (carrière de guitariste solo, Mr Big et Poison entre autres) qui signe le solo de "the man in between", Steve Lukather (idem sur "forest for the trees").
Et parmi les compositeurs, c'est pareil : Jack Blades (Nightranger, et surtout auteur et compositeur pour des myriades de groupes depuis 15 ans), Freddy Curci (du groupe AOR culte Alias) ou encore son ex-acolyte de Starship Steven Crisol.
Réussite, même sans originalité, "over the edge" risque cependant de laisser perplexes tous ceux qui verront, bien en évidence, le nom de Mickey Thomas sur la pochette. Marketing quand tu nous tiens...