Avec 3 albums de qualité supérieure entre 2006 et 2009, The Poodles était en train de s’installer tranquillement comme un des leaders du Hard FM suédois. Seulement voilà, une déflagration est venue tout remettre en question en 2010, celle provoquée par le retour de Treat avec son monumental "Coup de Grace". Difficile de dire si en reprenant son trône, le combo d’Anders Wikstrom a provoqué un mouvement de panique chez nos caniches favoris, ou si ceux-ci souffrent naturellement d’hyperactivité, mais le fait est qu’après un album live ("No Quarter") et un Dvd également public ("In The Flesh") en 2010, Jakob Samuel et sa bande sont déjà de retour en ce début d’année avec ce "Performocracy" garni de 13 nouveaux titres.
Le problème lorsque l’on enchaîne les albums comme des perles, c’est de garder une inspiration et une inventivité à la hauteur de ses albums précédents. Et c’est un peu le problème qui commence à guetter The Poodles, non que la qualité ne soit pas au rendez-vous, mais le fait est qu’un sentiment de déjà-entendu commence à poindre à l’écoute de certaines mélodies et refrains. L’ensemble reste d’un niveau équivalent au précédent opus studio ("Clash Of The Elements") et l’on se laisse facilement happer par le talent des Suédois pour composer des tubes imparables. Il est évident que "Cuts Like A Knife", le premier single, va encore affoler les charts scandinaves avec ses intros et outros au piano et son refrain accrocheur. Et les jeux sont ouverts pour savoir qui lui succèdera de "Father To A Son" avec son riff plus agressif, de l’incontournable ballade "As Time Is Passing By", de l’efficace mid-tempo "Action ! " ou du classique et entraînant "Bring Back The Night". Et il ne s’agit là que d’une sélection non-exhaustive des titres à fort potentiel de hits en puissance.
Le problème, c’est que l’impression d’écouter un "Clash Of The Elements" bis est présente tout au long de ces 13 titres à quelques exceptions prêtes. Parmi celles-ci, nous citerons un "I Believe In You" plus heavy qu’à l’accoutumée, un "Love Is All" aux accents de U2 avec son riff répétitif et sa montée en puissance toute en maîtrise, voire le riff plus gras d’un "Don’t Tell Me" enrichi d’une belle descente de manche de Henrik Bergkvist. Mais en dehors de cet exercice renouvelé plus souvent qu’à l’habitude par le récent guitariste ("Father To A Son", "Your Time Is Now") et d’une ambiance générale un brin plus sombre, il n’y a quand-même pas grand-chose de nouveau à se mettre sous la dent.
Entendons-nous bien : si comme nous, vous avez apprécié le reste de la discographie du quatuor au patronyme canin, il y a de très fortes chances pour que vous dégustiez cette nouvelle offrande avec gourmandise. Il n’y a aucun reproche à faire à ce "Performocracy" que cela soit au niveau de l’interprétation, de la composition ou de la production. Il n’empêche que le sentiment d’une formule maîtrisée et utilisée sans prendre la peine de la faire suffisamment évoluer commence à poindre et qu’il serait dommage qu’il s’installe plus sur la suite des aventures de The Poodles. C’est que nous avons commencé à nous y attacher à ces sympathiques cabots !