Originaire de Suède, Enbound est un groupe relativement jeune de part son ancienneté (2009) et l’âge de son line-up. Formé par son batteur en 2006 le groupe a pris son temps pour trouver les bons intervenants et a su s’entourer de pointures à l’image du mastering de l’album en la personne de Bjorn Engelmann (Rammstein, Sonata Artica) ou pour l’artwork puisque Thomas Ewerhard (Edguy, Avantasia) a créé une fort belle pochette.
Le son du groupe est puissant, empreint de mélodies percutantes et porté par un chanteur de grande classe, Lee Hunter, doté d’un gosier performant et présent sur une large palette vocale (quelque part entre James Labrie et Bruce Dickinson). Son duo avec LaGaylia Frazier (très connu dans le nord de l’Europe) est tout simplement magique même si la ballade "Frozen To Be" est réellement à l’écart du tempo général comme "The Broken heart" et son arrangement de cordes. Sublime tout de même.
Si un très bon travail a été fait sur le traitement des voix, les autres solistes sont eux aussi mis en valeur par un mixage équilibré avec de nombreux (et courts) soli qui émaillent l’opus (celui de "Shifting Gears" débouche les conduits auditifs). Quelques légères nappes de claviers discrètes sont saupoudrées ici et là pour apporter un liant supplémentaire lors de la superposition des voix.
Hormis les exceptions précitées l’opus se situe clairement dans un style métal mélodique assez proche d’un AOR dopé aux 6 cordes électrifiées. Sortent du lot des titres comme "Descending, Squeals Of War, Untitled X" ou "Love Has Come" de part leurs architectures calibrées couplet/refrain et leur tempo soutenu. Les adorateurs de Nightwish et autres groupes associés verront dans les autres compositions des constructions habituelles où seule la voix des divas manque à l’appel, absence cependant largement compensée par Lee Hunter et son organe de haut vol. Une faute de goût ? La reprise inutile de "Beat It" d’un certain Mickael à prendre comme un pied de nez ou un hommage, au choix.
Enbound a donc pris le temps pour nous livrer sur un plateau ce "As She Says Gold" et bien lui en a pris. Ce disque apporte un grand moment de détente et donne envie d’y retourner. Un disque qui fera les yeux doux aux amateurs de Def Leppard ou/et Nightwish.