Après un "Twilight Of The Thunder God" aux allures de tour de force, avec sa liste d'invités spéciaux et sa production au top, Amon Amarth avait besoin de modifier sa formule afin d'éviter la redondance. C'etait l'objectif annoncé par le groupe avec ce tout nouveau "Surtur Rising". De retour a un son plus cru, plus direct, moins lisse également, nos vikings se recentrent sur leur jeux et cherchent à renouer avec l'énergie des premières productions.
Et d'emblée, plusieurs titres font une forte impression semblant ne pas se ternir au fil des écoutes. "Töck's Taunt - Loke's Treachery Part II", mid tempo au riff efficace et dont la mélodie en fait déjà un classique (n'est-ce pas la marque de fabrique du groupe ?) possède un beau relief par la présence en son milieu d'un passage plus calme garni de roulements de caisse claire." Wrath Of The Norsemen," marqué du sceau Amon Amarth, "Destroyer Of The Universe" qui bastonne et "A Beast Am I" (le plus sauvage titre de l'album avec son introduction en forme de marche pour la guerre et restant suffisamment varié et ponctué d'accalmies) sont autant de titres immédiats, certes peu nouveaux mais aux structures terriblement efficace et bien balancées.
Ces nouvelles compos sont peut être moins éblouissantes et explosives que celle du dernier album en date (Andresson, batteur incroyable, est moins démonstratif ici), mais elles semblent aussi plus personnelles et plus équilibrées. A ce titre, deux pavés (l'un d'entre eux atteint les 8 minutes si on y ajoute la douce intro de guitare qui clôt la plage 9) viennent indubitablement apporter une plus-value à ce "Surtur Rising". Ainsi "The Last Stand of Frej", toute tremblante et grondante en impose réellement avec sa batterie posée mais puissante. Le riff principal et un chant terrible viennent raser le paysage, laissant derrière une terre brulée. Sans la moindre baisse de régime, ce titre constant nous surprend même en prenant une certaine allure sur la fin. L'autre titre de large envergure est le final "Doom Over Dead Man " à la montée en puissance progressive et fatale. Même les premiers couplets de Johan sont plus doux, variation qui n'est pas pour déplaire. Epiques et denses, ils feront sans aucun doute un gros effet en concert.
Les autres, plus convenus, restent sympathiques même si "For Victory or Death" sonne vraiment (trop?) classique de chez classique (on pense au titre d'ouverture de "Twilight...") avec sa rythmique frénétique et sa mélodie ultra efficace.
Basée autour de l'histoire du géant Surtur, sans en faire pour autant un concept album, cette nouvelle offrande symbolise derrière ce géant de l'apocalypse, un retour à l'agressivité et la colère (selon Johan Hegg) et ce dès un premier titre rageur au feeling très Heavy Metal, une constante que l'on retrouve surtout lors de soli, plus inspirés que par le passé. Qu'y verrez-vous ? A vous de tenter l'expérience mais une chose est sûre, "Surtur Rising" n'a rien à envier à son riche prédécesseur car il convainc ce coup-ci par une certaine personnalité, plus Heavy Metal dans les sonorités, certaines structures (des accalmies et variations) qui ne font que renforcer les passages plus rentre-dedans et finalement une densité bienvenue. Idéal pour se mettre au Death Metal Viking, genre qui privilégie la mélodie à la baston !