Vingt ans déjà que Steve Grimmett se rape les cordes vocales au son du metal le plus traditionnel. Et il semble ne pas avoir perdu la foi malgré une éclipse de plusieurs années et une formation actuelle qui a totalement été renouvelée.
"Abyss" suit donc sagement la voie des trois autres albums de Lionsheart, avec un apport de poids (non je ne me moque pas de la surcharge pondérale de Grimmett) : le guitariste Ian Nash. Autant dire que sans lui, on s'ennuierait encore plus...
Vous l'aurez donc compris, ce nouvel opus a bien du mal à émerger de la zone du "bof bof". Malgré des tentatives pour sonner moderne, un peu à la Threshold (le prog en moins) sur "How can I tell you", ce disque aligne des compos heavy sans grand intérêt.
On peut sortir du lot "screaming", qui ouvre l'album, ou "save me", un tempo lent à la saveur bluesy. Mais à côté, il faut se farcir "nightmare", "witchcraft" ou les derniers titres, et un "don't waste my time" où la voix du chanteur s'égare dans des territoires où l'aigu perd toute justesse...
Pour ceux qui auraient du mal à supporter l'éraillement caractéristique de Steve Grimmett, il y a de quoi s'énerver encore plus !
Reste deux jolies ballades, et en particulier la première "I need love", chantée en voix claire, très séduisante. Mais ce n'est probablement pas le détail qui va convaincre l'amateur de heavy classique.