"Sand In Your Hands" avait fait partie des excellentes surprises Hard-Rock Mélodique de l’année 2009. Il aura donc fallu 2 ans à Sahara Rain pour nous offrir son successeur avec ce "Eternity" pour lequel nos amis suisses ont reconduit la même équipe, à commencer par Michael Bormann qui s’est à nouveau chargé de la production. Tout juste pourrons-nous noter, qu’à la différence du précédent album, l’ancien chanteur de Jaded Heart n’a pas participé à la composition de l’intégralité des titres, se contentant d’offrir le seul "Love Me Loud" à ses protégés. Pour le reste, la production rend à nouveau hommage à tous les instruments, même si elle gagnerait probablement à bénéficier d’un peu plus de puissance et de profondeur.
Côté composition, Sahara Rain part sur les mêmes bases que pour son premier opus, à savoir un Hard-Rock Mélodique dont l’accroche n’est pas immédiate, ce qui peut souvent se révéler comme étant un gage de qualité. Ceci ne l’empêche cependant pas de s’ouvrir à quelques influences plus FM avec des refrains qui s’incrustent directement dans votre mémoire ("Forever Young", "Will I Ever Be") et des mélodies un peu plus évidentes, sans pour autant tomber dans le racoleur. Dans cette catégorie, nous noterons également le hit en puissance que représente la superbe ballade "Dreams Die Young", digne des spécialistes du genre.
Bien que d’une durée moyenne inférieure à ce que le sextet suisse avait pu produire sur "Sand In Your Hands", les autres titres représentent la suite logique de ce premier opus tout en se faisant plus accessibles. Ainsi, des titres tels que "Heavy Times", "Holy Warrior" ou "Starlight" marient parfaitement mélodie et puissance. Ce côté à la fois accrocheur sans être trop évident se retrouve également avec les deux autres ballades de l’album, "Miss You" faisant cohabiter couplets acoustiques et refrain émouvant, alors que "Since You’ve Been Gone" est un final tout en douceur avec moins de 3 minutes de délicatesse acoustique.
Porté par la voix puissante et chaude d’un Ricci Domenico qui en fait parfois un peu trop, et les claviers incontournables de Bo Rebsamen, l’ensemble ne souffre d’aucun temps mort et fait preuve à la fois d’équilibre et de dynamisme, traduisant l’évolution parfaitement maîtrisée de la musique de Sahara Rain. Tout juste regretterons-nous un "Live Earth" un peu lourdaud aux paroles démago-écolos (qui a dit pléonasme ?) sans pour autant être désagréable. "Eternity" confirme donc tout le bien que nous avions pensé de son prédécesseur tout en s’ouvrant à de nouveaux horizons. Il nous reste à souhaiter qu’il bénéficie d’un soutien commercial supérieur à celui de "Sand In Your Hands" pour que lui soit rendu l’hommage dû à sa qualité.