Pour leur deuxième album, les trois musiciens américains de TCP reprennent la même recette éprouvée il y a deux ans avec "The Way", à savoir le trio de base renforcé par quelques invités intervenant çà et là. Coté musique, pas de révolution non plus, mais quelques innovations judicieuses qui devraient accrocher un peu plus l'amateur de prog que le premier opus a laissé sur sa faim.
L'album débute avec "Schizoid & Guntrip ", titre court qui semble tout droit sorti de la discographie de Carptree, la voix de Henry Tarnecky n'étant pas la seule cause de cette impression. Autant "The way" était clairement inspiré par Genesis et le chant était Gabrielien, autant "Fantastic Dreamer" ratisse plus large pour les influences mais avec l'omniprésence de cette coloration vocale très proche de celle de Niclas Flinck. Les compositions sont majoritairement toniques, sans être agressives, le prog de TCP mêle à une base fleurant bon les 70's, une modernité dans le son, et alterne le néo lumineux avec le sympho festif.
Les musiciens, qu'ils soient invités ou qu'ils fassent partie du trio, sont tous de haute lignée. Des claviers ou de la guitare, aucun ne prend le pas sur l'autre et les soli s'enchainent en se complétant. "Fantastic Dreamer" (le titre éponyme) et Vision (le plus long de l'album avec 13'49) sont les deux exemples les plus évidents de l'intelligence placée dans la construction typiquement progressive de la plupart des compositions de l'album. Si l'on peut reprocher à TCP de manquer d'originalité et de ne pas prendre de risque, le résultat est au final tellement cohérent et agréable à entendre que ce choix d'un rock progressif conventionnel est surement le choix de la raison.
Avec ce deuxième album, TCP transforme l'essai en trouvant un équilibre absent de "The Way". "Fantastic Dreamer" est tout à fait recommandable à tout amateur de rock progressif classique, sans démonstration de mauvais aloi.