"Genius Ep2: In Search Of The Little Prince" fait suite au premier chapitre passé totalement inaperçu et sorti en 2002. Deuxième volet, donc, d'une trilogie de 11 titres par CD, sous titré "A Rock Opera", ce projet très ambitieux est élaboré par le guitariste du groupe italien Empty Tremor, Daniele Liverani. Et c'est là que je commence à m'inquiéter ! Empty tremor ne m'ayant jamais vraiment accroché (voir chroniques sur Music Waves) et vu la taille de la réalisation, on peut se demander si cet exercice de style ne va pas se transformer en bouillie lourde et indigeste.
Directement inspiré des productions de Ayreon, Genius rassemble divers chanteurs, et pas des moindres, tous issus de la scène métal mélodique. Regardez donc la liste ci-dessous et vous comprendrez que, à l'instar de Lucassen, Liverani a su s'entourer et apporter ainsi la crédibilité qu'il n'aurait certainement jamais obtenue, juste sur son nom. Bien joué !
Coté musique, Liverani s'est chargé de tout sauf de la batterie. Et là, la surprise est de taille. Loin des compositions plagiées (Dream Theater) et indigestes de Empty Tremor, le multi-instrumentiste nous offre ici un petit bijou de métal mélodique lorgnant souvent du coté du progressif.
On sent un véritable effort de recherche, chaque titre est agréable et donne envie de passer au suivant. L'ensemble est assez varié et permet donc à l'auditeur de ne pas se lasser.
Bien que la musique soit assez technique, l'interprétation reste sobre et ne noie pas l'auditeur sous des démonstrations inutiles et stériles. Liverani a bien saisi le sens de son oeuvre et ses morceaux sont construits pour être magnifiés par l'intervention des différents chanteurs. Et cela fonctionne très bien !
Mais attention, une seule écoute ne permettra pas de découvrir toutes les subtilités de Genius 2. Il faut s'y reprendre à plusieurs fois pour vraiment cerner la valeur de ce disque. Ce qui prouve sa réussite, c'est que chaque nouvelle audition apporte son lot de surprises et permet d'en augmenter le plaisir.
Inutile de vous dire que, faisant partie d'une trilogie, le sujet de Genius est assez vaste et je vous l'avoue un peu obscur. Je vous laisse le soin d'en explorer toute la sophistication mais pensez qu'un bon concept ne peut que rajouter du crédit à l'oeuvre. Rappelez-vous de l'universal migrator de Ayreon et vous comprendrez ce que je veux dire.
Finalement, mes premières craintes n'étaient pas justifiées et je découvre là un album d'une grande maturité. Bonne surprise que ce genius 2 et sans vouloir être mauvaise langue, Liverani a fort bien fait d'écouter son ego et de s'éloigner un temps de son groupe sans saveur. Vivement le prochain épisode, en ce qui me concerne, je vais me chercher le précédent.