Trois ans après un "Flight Of The Mooth" plutôt bien accueilli, les niçois de Sideblast remettent le couvert histoire de confirmer tous les espoirs placés en eux.
Effet du mixage réalisé dans l’antre des frères Wieslawsk (Vader, Behemoth, Decapitated), toujours est-il que l’introduction aux allures death metal old school appuyée par des growls bien spécifiques peut prêter à équivoque. Mais la suite ne laisse planer aucun doute, Sideblast œuvre bel et bien dans la catégorie metal extrême moderne dans une veine impulsée par Strapping Young Lad. Un univers musical chaotique dans lequel les lourds riffs syncopés s’écrasent lourdement sur des strates atmosphériques. Une démarche dévastatrice où les seules plages de respiration consistent en des citations de films tantôt en français tantôt en anglais… Mais que ce soit au titre des growls sauvages alternant avec des hurlements Hxc, des riffs lourds chirurgicaux ou des sonorités délirantes en fond que l’on croirait toute droit sortie de l’univers barré de Tim Burton ("Insomnia")… l’ombre de Devin Townsend plane sur la plupart des chemins empruntés. Loin d’une mode actuelle du tout mélodique, Sideblast perpétue son entreprise de démolition, de destructuration musicale tout du long de "Cocoon"…
A l’instar du maître SYL, Sideblast nous propose une immersion étouffante où le chaos règne tant est si bien que « Cocoon » peut entraîner une certaine impression d’excès au point d’en devenir éreintante par moment… L'album est clairement à réserver aux auditeurs avertis. A noter dans ce pilonnage perpétuel, la présence de passage pouvant évoquer les riffs hypnotiques d’Opeth ("Dirge") suivi d’un (trop) bref intermède instrumental mélodico-ambiant ("The Fall") dans la lignée des compos d’un Textures.
Clairement n’est rien à reprocher à ce "Cocoon" à commencer par une énorme production sans faille indispensable pour pouvoir espérer œuvrer dans la cour des grands du genre. Seuls quelques esprits chagrins trouveront à redire concernant un manque d’identité en raison d’une trop forte affiliation à SYL même si le combo français tente de se démarquer de cette lourde étiquette en empruntant des voies plus traditionnelles inspirées des maîtres du death brutal made in Poland ("Distortant Symphony") ou black notamment grâce au travail vocal assez bluffant de Fredd Magnante.