Groupe britannique d’AOR, Afterhours naquit en 1987 et nous proposa son premier album "Take Off" l’année suivante. Malgré les enjouées clameurs médiatiques qu’il avait soulevées, cet opus n’eut droit à un petit frère que quatre ans plus tard du fait de moult différents entre les musiciens et leurs producteurs voire entre les musiciens eux-mêmes. Le second album, éponyme celui-là, ne vit pas l’ambiance s’améliorer au point que le combo disparut de la circulation. Leur retour aux affaires date de 2010 où AOR Heaven proposa une réédition de "Take Off" qui déboucha sur une nouvelle production en cette année 2011. Ainsi vit le jour "Against The Grain", ses géniteurs représentant 3/5 de la formation d’origine.
Tâchons de voir maintenant si cet énième album d’AOR de l’année dispose de quelques caractéristiques lui permettant de s’élever au-dessus de la mêlée. Eh bien dès la première écoute, ce qui est frappant tient en peu de lignes, mais ces lignes-là vont faire plaisir à certains d’entre vous. Afterhours possède en effet un chanteur sachant chanter et un guitariste sachant jouer. S’il est évident que ces particularités ne suffisent pas à éveiller votre intérêt, sachez que les intonations du premier nommé rappellent fortement celles de Steve Perry et que le second tripote la six-cordes comme Neal Schon. Il ne reste plus qu’à vous asséner l’évidence : Journey plane de toute l’envergure de ses ailes sur cet "Against The Rain".
Journey certes, mais un Journey aseptisé, un peu dans la veine des titres de l’album "Trial By Fire". De l’AOR plus que du Hard Rock Mélodique donc, témoin les nombreuses ballades et mid-tempi qui jalonnent cet opus comme "Eleventh Hour" et ses martèlements tribaux, "When You’re Around", "I Want Yesterday", "I Need Your Love" (où le groupe est particulièrement hanté par la bande à Schon) et le fort réussi "Angel". Afterhours sort parfois de ces rythmes sages pour nous proposer des titres plus enlevés comme "Stand Up" qui ouvre magnifiquement le bal suivi par "Turn On The Radio" qui aurait trouvé sa place sur "Raised On Radio" (ça ne s’invente pas !) de qui vous savez, le tonique "Hold On" et le tubesque "Let It Go".
La donne est claire, soit vous appréciez les kings de la baie (Journey est un groupe de San Francisco pour les étourdis) et vous pouvez vous jeter comme des goulus sur ce disque, soit la voix haut perché de Steve Perry et le toucher de guitare du Père Schon ne vous ont jamais fait pousser des ailes dans le dos et il vous est conseillé de passer votre chemin. Un disque qui doit être écouté en priorité un jour de forte chaleur, dans un endroit où les cieux bleus côtoient des eaux propices aux rêveries. Cependant, si vous n’avez à votre disposition qu’une chambre de bonne sous les toits gris parisiens, ça peut le faire aussi, mais sachez auparavant positionner votre curseur imagination en position maximale !