Il aura fallu un peu plus d’un an aux Ingénieurs de chez K-Scope pour donner un successeur à Three Fact Fader. En un an il y a eu quelques bouleversements au sein de cette formation à la musique si tranquille. Jugez plutôt : Mark Peters se concentre exclusivement sur la guitare et est remplacé à la basse par Daniel Land ; un nouveau batteur, en la personne de Matthew Linley, fait son entrée dans la formation anglaise et le claviériste, présent uniquement en concert, intègre le groupe définitivement.
Au milieu de ce remue-ménage il y a le shoegaze de Engineers, sorte d’electro-pop atmosphérique aux tempos lents et aux atmosphères éthérées. S’il devait y avoir une originalité à cet album elle ne serait certainement pas à chercher du côté du contenu musical, tant Engineers fait du Engineers dans cet In Praise Of More. Hormis ce manque d’originalité on ne peut pas reprocher grand-chose à ce groupe. La musique est très carrée, dans un style que l’on aime ou pas, mais sans mauvais titre.
Engineers nous promène dans son univers ouaté qui ne pique pas les oreilles et qui, finalement, est très confortable. Au détour de la quiétude distillée par la plupart des morceaux pointent ici ou là une légère nervosité, toujours très contrôlée et qui donne quelques reliefs à ce disque ("Twenty Paces" notamment). Seule petite particularité à signaler, Engineers offre un deuxième disque avec l’album qui reprend l’intégralité des neuf titres de In Praise Of More mais en version instrumentale, au cas où le chant de Simon Phipps soit trop violent pour vos petits pavillons cotonnés.
In Praise Of More est un excellent objet musical pour l’évasion qui vient se placer entre No Man et Brian Eno. Les anglais nous offrent de très belles mélodies, un brin tièdes, mais qui les confortent dans ce rôle de défenseurs d’une douceur harmonique très appréciable.