La fratrie Cavalera est de retour avec un deuxième disque studio, "Blunt Force Trauma", 3 ans après un Inflikted qui avait vu Igor (Batterie) et Max Cavalera (Chant et Guitare) se retrouver après des années de séparation musicale. Depuis ce premier jet, le groupe a perdu son bassiste Joe Duplantier, trop accaparé par Gojira et Max, toujours aussi prolixe, a sorti deux albums de Soulfly dont le petit dernier "Omen" un an plus tôt.
Après un premier disque sympathique mais qui finissait par tourner en rond et un rythme infernal de composition que s'impose Max Cavalera, l'arrivée de ce petit dernier pouvait sembler prématuré. Ne faisons pas durer le suspens, elle l'est. Car cet album semble bien long alors qu'il ne dure que 34 minutes. Les riffs sont souvent très basiques et répétitifs, le jeu d'Igor à la batterie est encore une fois loin de son niveau d'antan et le chant de Max est le plus souvent poussif
Ainsi l'auditeur ne relèvera la tête qu'en de rares moments, sur certains titres plus travaillées, notamment ceux ou le guitariste Marc Rizzo peut s'exprimer ou quand le groupe sort légèrement des sentiers battus. Il y a par exemple "Killing Inside", premier vrai bon titre après un début très médiocre dans lequel le ton est plus sombre avec un Max qui varie enfin ses vocaux, "Genghis Khan" lui aussi plus nuancé dans le chant et très martial ou encore "Blunt Force Trauma", redoutable de puissance et d'efficacité eet qui fait regretter que le reste ne soit pas du même tonneau.
Car ce sont surtout des titres de néo thrash typé hardcore bien difficiles à distinguer tant ils sont semblables que le groupe nous assène. De "Warlord" à "Torture" en passant par "I Speak Hate", "Target" et "Rasputin", la sensation d'avoir à faire à des fonds de tiroirs est pregnante. Même "Lynch Mob" n'est pas sauvé par la participation de Roger Miret d'Agnostic Front, la légende du hardcore ne pouvant magnifier ce titre d'une banalité extrême.
Cavalera Conspiracy ne transforme donc pas l'essai de son premier album. Bien au contraire il se vautre en grande partie avec un disque trop rapidement réalisé et manquant cruellement d'âme et de personnalité. Tout comme chez Soufly, Max Cavalera devrait prendre le temps de peaufiner ses compositions. A force d'enchainer les sorties il y laisse une grande partie de sa crédibilité. La grande époque semble bien loin à l'horizon...