Tel un vieil ami que l'on aime à retrouver de temps à autre, Udo Dirkschneider est de retour avec le groupe qui porte son prénom pour un 13ème album studio, "Rev Raptor". Alors que "Mastercutor" (2007) était une réussite, "Dominator" (2009) s'est révélé d'une rare faiblesse, sans âme, ni titres forts ou simplement marquants. Ce "Rev Ratpor" saura-t-il redresser la barre et éviter de pousser un peu plus son géniteur vers une retraire prématurée ?
Brisons le suspens (déjà brisé il est vrai avec la note débutant la chronique) : la réponse est oui. Le groupe a su se reprendre et confirme même une tendance musicale plus moderne déjà entrevue auparavant. "Rev Raptor" est ainsi un disque très varié, avec des titres de heavy purement germaniques comme les affectionne Udo depuis 30 ans, des titres plus lents et profonds très autobiographiques et donc des chansons plus modernes aux riffs groovy et à l'aspect martial renforcé.
D'abord avec "Dr Death", "Terrorivision" ou "Motor-Borg" et "Fairy Tales Of Victory", le groupe nous propose des titres classiques, heavy et mélodique avec des refrains bien en évidence et des soli de grande qualité. Igor Gianola et Stefan Kaufmann nous sortent en effet le grand jeu avec une complicité évidente et une classe énorme. Puis il y a un retour aux sources avec "Rock'n'Roll Soliders" qui sonne délicieusement comme du AC/DC pour donner un titre rappelant pas mal ce que faisait Accept au début de sa carrière. Avec les paroles on tient de plus un bel hommage au rock pur et dur qu'affectionne Udo.
Coté modernité, "Rave-Raptor, "Renegade", "Pain Man" ou le single "Leatherhead" s'avèrent puissantes et entrainantes. L'alliance entre le heavy des années 80 et une certaine modernité fonctionne à merveille. Le côté power groovy est parfaitement maitrisé alors qu'Udo domine le tout de sa célèbre voix rocailleuse qui colle si bien au style joué.
Enfin il y a deux ballades de très grande qualité, "I Give As Good As I Get" et "Days Of Hope And Glory". Sur ces chansons que l'on sent autobiographiques, parlant de la gloire fugace et de l'envie de se donner cœur et âme pour sa musique et son public, Udo se dévoile et offre de l'émotion pure, sans mièvrerie, avec force et justesse. Le tout est émouvant et donne à ce "Rev Raptor" un très fort supplément d'âme.
UDO réussit donc à faire oublier le triste "Dominator" avec un disque de grande qualité. Le groupe se retrouve complètement et semble avoir encore bien des choses à dire. Espérons simplement que le cercle infernal d'un bon album sur deux sera brisé...