Suivant un rythme régulier, le 12ème album de Grave Digger arrive moins de deux ans après "Rheingold" en tout début d'année 2005. Pour mémoire, ce dernier était une petite déception et le premier petit faux pas des allemands depuis leur reformation de 1993. Cette fois, le groupe ne commet pas l'erreur de proposer un concept historique et choisit de revenir à un ton plus direct avec juste une trame générale autour de Jésus Christ et ses derniers jours.
Si Grave Digger ne se réinvente plus, "The Last Supper" retrouve tout de même une forme perdue. Dans le genre heavy métal à l'allemande, le groupe est très à l'aise et performant. Boltendahl balance des vocaux écorchés dont il a le secret tandis que Schmidt confirme un talent certain pour les riffs bien heavy et les soli mélodiques.
Grave Digger ne se pose donc plus de questions et bourrine l'essentiel du temps avec juste quelques titres plus posés. "The Last Supper" avec son refrain énorme et un riff d'une puissance rare colle au siège tout comme "Desert Rose", titre archi heavy un chouilla adouci par un refrain légèrement épique. Avec "Hell to Pay", "Soul Savior", "The Night Before" ou "Black Widows" et "Hundred Days", Grave Digger ne fait dans pas le détail et envoie les décibels sans trop de finesse mais avec une belle efficacité et un savoir faire certain. Pour souffler, vous n'aurez droit qu'à deux titres aux allures de ballade, "Crucified" et "Always And Eternally", bien chantées, épiques et sombres collant bien au thème de la pochette.
"The Last Supper" est donc un album fort honorable même si l'on sent que la machine s'essouffle. Il ne reste plus qu'à espérer que Grave Digger ne fasse comme beaucoup de groupes établis en se contentant du minimum syndical pour satisfaire les fans.