Formé en 2002, ce groupe québécois a sorti un premier album en 2006 n’ayant manifestement pas provoqué de tsunami artistique outre-Atlantique. Le groupe a ensuite signé avec le label italien « Metalodic Records » et débarque maintenant en Europe. On connaissait un peu la Ice Beer venant du Canada, espérons que ce vent de glace soit un peu plus mordant.
Une première écoute permet de situer aisément ce groupe inconnu dans la vague du speed mélodique ou du power metal proche de Sonata Artica, avec parfois des intonations de Rhapsody, ce qui a sans doute convaincu leur distributeur italien. L’ensemble parait pourtant bien plus simple que ces derniers, notamment au niveau des arrangements et de l’instrumentation. Les rythmes sont le plus souvent menés tambour battant, la double pédale écrasée à fond le champignon, avec quelques timides variations.
Il se dégage hélas de ces premières écoutes un grand sentiment de linéarité et un manque d’inventivité flagrant. Le groupe se complait en terrain connu, hésitant à affronter des zones plus risquées. Sans être désagréable, la voix est uniforme et peut finir par lasser. Et même si son potentiel est indéniable, il y a du travail pour concurrencer ses références. Au niveau des mélodies, peu d’originalité également avec des lignes répétitives et peu différentes d’un titre à l’autre. Cela, cumulé à une rythmique sans beaucoup d’imagination, des claviers trop gentils ("My Own Tragedy"), et une production un peu faiblarde pourra laisser l’auditeur dubitatif sur l’intérêt d’une telle sortie.
Et pourtant, il se dégage indéniablement de ce CD, une certaine fraîcheur et un enthousiasme juvénile. La guitare peut même se lâcher comme sur le premier titre "Sign Of Temptation" et un autre comme "My Own Tragedy" peut développer un attrait mélodique intéressant. Icewind tente même parfois de varier les ambiances et se lance dans des constructions plus élaborées comme sur "The Last March". Hélas, tout cela a déjà été entendu maintes fois et Icewind ne possède pas encore assez de personnalité pour donner l’illusion d’un certain renouveau.
Les obsédés du genre ne passeront pas à côté de cette production aux promesses timides tandis que les autres leur laisseront le temps de mûrir avant d'y revenir.