Malgré sa grande qualité et quelques passages sur MTV, le premier album éponyme de XYZ n'a pas pu dépasser la 99ème place des charts. Voilà de quoi casser le moral au plus motivé des musiciens. Pourtant, Terry Ilous et sa bande ont décidé de s'accrocher et d'offrir un successeur à leur injustement sous-estimé premier opus. Et si Don Dokken a laissé la place à George Tutko et Neil Kernon à la production, c'est bien la même recette qui est appliquée pour ce "Hungry" au titre en parfaite adéquation avec l'appétit de reconnaissance de ses géniteurs.
En effet, dès le single "Face Down In The Gutter", nous retrouvons le bon Heavy-Rock US qui nous avait régalé deux ans auparavant. Ilous et Diglio en fond des tonnes, prouvant au passage qu'ils sont de sacrés clients dans leurs domaines respectifs. Le premier module parfaitement sa voix chaude et puissante en fonction des besoins de chaque titre, alors que le second enchaîne les descentes de manche et les riffs accrocheurs. Nous avons ainsi droit à quelques nouvelles pépites comme la reprise particulièrement réussie du "Fire And Water" de Free, ou le heavy et puissant "Off To The Sun" sur lequel plane l'ombre de Ronnie James Dio.
Nous citerons également le bien nommé "H.H. Boogie" aux accents Van Halenniens, le cinglant "The Sun Also Rises In Hell" à la surprenante accélération, ou l'accrocheur "Feels Good". Mais si chaque titre est de qualité, XYZ a cependant tendance à faire preuve de linéarité, petit défaut qu'il avait su éviter sur son premier album. "Don't Say No", "When The Night Comes Down", etc… La liste des titres utilisant la même formule comprend une bonne moitié de l'opus. Tout juste pouvons-nous relever le caractère un peu plus festif d'un "Shake Down The Walls" ou d'un "Whiskey On The Heartache", sans que cela puisse être considéré comme révolutionnaire pour autant, cette dernière remarque pouvant également être appliquée à la power-ballade "When I Find Love".
Voilà qui n'empêche pas ce "Hungry" d'être un album de qualité, mais qui le place cependant un bon cran en-dessous de son prédécesseur. Alors que ce dernier gardait notre attention en alerte sur toute sa durée, "Hungry" peut provoquer un certain sentiment de lassitude ou plus exactement, un décrochage quant à l'intensité de l'intérêt provoqué. Dommage car la qualité est là, que cela soit au niveau de l'écriture ou de l'interprétation, mais il faudra plus que les formes avantageuses des actrices du clip de "Face Down In The Gutter" pour permettre à XYZ de passer à un palier de reconnaissance supérieur.