BANCO : ...di terra
...di terra demeure une singularité dans le rock italien car il est joué en partie par un orchestre symphonique. On se souvient de tous ces concepts sirupeux et souvent mal faits, réalisés par les groupes de rock voulant tâter du classique et l'on craint le pire. C'est pourtant le meilleur qui nous attend.
BANCO a su tirer la quintessence de l'orchestre sans tomber dans la mièvrerie. Ici, les instruments sont vivants, alliant à merveille rock, jazz et musique contemporaine. Cet album totalement instrumental s'écoute comme un voyage a travers les sensations grâce à un goût artistique exacerbé chez Banco.
Construit autour de trois thèmes, les arrangements sont puissants et légers. On pense évidement à PFM, ELP, King Crimson mais également à Maurice Ravel, M. Moussorgsky ou Ennio Morricone pour le côté toujours élégant, romantique et racé des italiens. Pour couronner le tout, l'enregistrement est d'une qualité irréprochable.
D'un accès ardu si l'on s'attend à du progressif conventionnel, l'argument majeur de cet album reste son ouverture musicale. Il requiert donc un amour de la musique dans sa globalité pour atteindre l'auditeur sinon, mieux vaut passer son chemin.
On l'aura compris, quand un groupe de rock progressif se permet une incartade de cette qualité dans sa discographie, on ne peut que s'incliner. Cet album existe, et cette raison suffit à se le procurer de toute urgence. Le rock progressif ne produit pas si souvent que ça des oeuvres aussi intemporelles et novatrices.