Dans le mille ! Il n’y a pas à dire, les franciliens de Deep In Hate ne pouvait pas mieux choisir leur nom de groupe. Leur second album propose (impose serait plus approprié) en effet un Death metal moderne très agressif et très… haineux.
L’écoute de ce "Origins Of Inequality" renvoie un peu au style des québécois de Beneath The Massacre, c’est vous dire si l’on ne fait pas dans la dentelle. Pour autant, cette avalanche de férocité n’est pas dénuée de quelques traces de subtilité. Et à côté de l’ultra brutal, "Legions Of The Weaks" on peut trouver des titres qui incorporent des éléments un peu plus variés. C’est notamment le cas avec la fin chaloupée de « Sands Of Time », avec un "From Above The Anthill" aux ambiances un peu plus aériennes et bien entendu avec "For Our Fathers", un instrumental largement acoustique, tout en légèreté, qui tranche radicalement avec le reste de l’album.
Malgré ces éphémères oasis de fraicheur, auxquels on peut ajouter une très grande variété de riffs, le propos reste très monolithique. La double grosse caisse de la batterie semble en permanence dans le rouge et le rythme des guitares ne faiblit que lors des quelques breaks qui émaillent salutairement le disque. Il n’y a guère que "Return To The Source", et son tempo plus lourd qui parvient à se démarquer notoirement des autres titres au sein desquels un Death teinté de sonorités Hard Core, bourrine méchamment. L’arrivée de Mathieu au micro est un réel plus, celui-ci parvenant à alterner avec bonheur les parties Growl et les cris de bêtes, sans lasser l’auditeur, ce qui n’est pas un mince exploit dans ce style musical.
Malgré un chant maîtrisé, des compétences techniques plus qu’honorable et une production qui l’est tout autant, le constat global reste un peu mitigé. Si l’on se réfère à la puissance du groupe et à sa capacité à apporter une dose de complexité dans sa musique, indéniablement Deep In hate a de quoi séduire... Mais paradoxalement, ses efforts pour diversifier son propos restent encore insuffisants (à l’exception appréciable du très convaincant "For Our Fathers") pour gommer le sentiment de linéarité qui ressort de ce disque. De ce fait, "Origins Of Inequality" risque d'avoir des difficultés à séduire en dehors d’un cercle restreint d’adorateurs de brutalités techniques. En l'occurence, ces derniers ne seront pas déçus.