Bien que d’un niveau très moyen, "Theater Of Pain" a fait un carton en terme de ventes, en particulier grâce à l’irrésistible ballade "Home Sweet Home". Deux ans plus tard, Mötley Crüe s’est forgé l’image d’une bande de Bad Boys immergés dans une Rock’n’Roll way of life débridée et devant faire face à différentes addictions. Pour ce quatrième album, Sixx & Co. semblent cependant décidés à assumer leurs excès pour en retirer leur inspiration.
Terminé le blanc de "Theater Of Pain" et retour du cuir, mais plus dans un style motard que dans le trip evil de "Shout At The Devil". Retour également de titres instantanés, directs et il faut bien le dire, particulièrement efficaces dans leur grande majorité. Le début d’album en est d’ailleurs redoutable avec des titres quasiment autobiographiques. Le gros riff heavy de "Wild Side" traite du côté sombre de la Rock’n’Roll way of life, le refrain entêtant de "Girls Girls Girls" se suffit à lui-même, alors que l’obsédant "Dancing On Glass" décrit la dépendance de Nikki Sixx à l’héroïne, tout ça pour autant de hits en puissance.
La suite est plus inégale mais reste majoritairement accrocheuse, passant du boogie-rock pêchu de "Bad Boy Boogie" à la reprise live musclée du "Jailhouse Rock" du king Elvis (prouvant au passage que Mick Mars est loin d’être le guitariste limité que certains dénoncent), en passant par le Hard-Rock’n’Roll hymnique de "All In The Name Of…" et la langoureuse ballade "You’re All I Need". Si cette dernière reprend la recette qui fit le succès de "Home Sweet Home", le sujet en est plus sombre puisque relatant l’histoire vraie d’un jeune aimant tellement sa copine qu’il finit par la tuer… Le reste est plus dispensable, voire carrément ridicule (la ritournelle sans intérêt de "Nona").
C’est donc un retour en force du Crüe qui réussit à retourner ses excès à son avantage pour en faire une série de titres touchant directement au but, sans autre prétention que de balancer un Hard-Rock efficace et entraînant. "Wild Side", "Girls Girls Girls" et "You’re All I Need" trusteront d’ailleurs les classements radios alors que cet album atteindra la seconde place du Bilboard. Pendant ce temps, Nikki Sixx fera 2 overdoses, se retrouvant même en état de mort apparente, alors que Vince Neil et Mick Mars sombrent dans l’alcool, le dernier nommé ayant pour excuse d’avoir à lutter contre les douleurs provoquées par une spondylarthrite ankylosante. Quant à Tommy Lee, ses excès en tous genre avec ses différentes compagnes ne vont pas tarder à entrer dans la légende du Rock’nRoll. Mais ceci est une autre histoire ! En attendant, ce "Girls Girls Girls" mérite qu’on s’y attarde et que l’on profite de son irrésistible énergie.