Alex Carole est un imposteur ! Enfin… Pas tout à fait. Il pratique effectivement la publicité mensongère car au vu de l’univers dans lequel évolue ce trublion, aux ambiances londoniennes des années 70 comme issu d’un documentaire sur la pop de l’époque, on s’attendrait d’avantage à découvrir un artiste d’outre-manche plutôt qu’un jeune suédois accompagné de quatre de ses compatriotes. En revanche, à l’écoute de ce premier essai, à la production fleurie de cette même belle innocence par Chris Dangerous, batteur de The Hives, l’illusion s’avèrerait presque parfaite.
Il faut dire qu’avec cette « décoction musicale de power pop et de boogie-rock à consonance seventies », ACC ressort du placard certaines des mélodies fringantes (comme la délicieuse "Will I Get It ?") de cette grande décennie, emmenées par les distorsions typiques des guitares de Patches et Carole et d’un orgue hammond qui l’est tout autant. Sir Carole (Anders Pietsch de son vrai nom), pierre angulaire de ces faux britons du fait d’un charisme évident, participe également à cette mise en scène, à cette science du mimétisme, grâce à une interprétation qui se rapproche étonnamment de Joe Strummer des Clash.
Et si, au relevé des copies, on peut noter comme gage d’une certaine spontanéité quelques moments un peu confus et moins bien maîtrisés auxquels s'ajoute une petite pincée malheureuse de couacs au niveau du chant, il serait injuste de ne pas mentionner en bas de page l’enthousiasme communicatif exhalé par ce premier jet, comme un bon coup de Doc Martens pour une fois pas désagréable.
De toute façon, les seulement 37 minutes qui s’écoulent de cet opus empêchent tout sentiment de longueur et encore moins de lassitude. La fraîcheur de "Vol.1", véritable exercice de style, est par conséquent de bon augure pour un éventuel "Vol.2". Wait And See…