ARTISTE:

DEAD CAN DANCE

(ROYAUME UNI)
TITRE:

WITHIN THE REALM OF A DYING SUN

(1987)
LABEL:

4AD

GENRE:

AUTRES

TAGS:
Chant féminin
"Cet album est chef d'œuvre, de ceux qui marquent durablement leur époque et les suivantes, de ceux qui deviennent une véritable référence."
TONYB (13.05.2011)  
5/5
(1) Avis des lecteurs (1) commentaire(s)

Deux années après l'ovni Spleen And Ideal, Dead Can Dance remet le couvert avec Within The Realm Of A Dying Sun, véritable prolongement de l'œuvre précédente, marqué cette fois-ci du sceau de la maturité. Certains groupes s'auto-plagient d'un album à l'autre ? Ici, Dead Can Dance poursuit la mise en place de son style darko-symphonique, mais en perfectionnant la recette utilisée deux années auparavant.

Toujours plus de synthés, de samplers, présence d'un quatuor à cordes au grand complet, des bois (hautbois) pour faire pendant à une section de cuivres renforcée par un tuba, des percussions toujours haut portées par les timbales : les instruments rock traditionnels, basse, guitare, batterie, ont totalement disparu de la musique de Dead Can Dance, qui nous distille toujours ces ambiances inquiétantes, messianiques, aux mélodies somptueuses posées sur des arrangements aussi sombres que splendides.

Les voix des deux protagonistes sont merveilleuses, tant dans le timbre que dans l'intensité dramatique qu'elles assènent, et c'est ainsi que l'on en vient à se mettre à genou devant la beauté de titres comme Xavier, Summoning The Muse, ou devant la majesté de Persephone qui termine un album que l'on souhaiterait sans fin. Et que dire de In The Wake Of Adversity ? N'y entendez-vous pas là une certaine ressemblance avec un titre bien célèbre d'un certain Alain Bashung ? N'aurait-il pas repris ces superbes arpèges aériennes pour son fameux Mme Rêve ?

Et pour revenir à la thématique évoquée au début de cette chronique, Dead Can Dance propose d'ores et déjà une transition vers sa prochaine évolution musicale. Cantara voit ainsi le groupe s'ouvrir à des sonorités world, au goût un tantinet bulgare (!), portes d'entrées vers d'autres harmonies et rythmiques qui seront beaucoup plus présentes dans la suite de leur discographie.

En réécoutant cet album pour en écrire la chronique, un seul vocable me vient à l'esprit pour conclure : attention, chef d'œuvre, de ceux qui marquent durablement leur époque et les suivantes, de ceux qui deviennent une véritable référence. A découvrir d'urgence pour les néophytes, à réécouter sans fin pour les autres.


Plus d'information sur http://www.deadcandance.com/



GROUPES PROCHES:
WOODKID, AUTUMN'S GREY SOLACE


LISTE DES PISTES:
01. Anywhere Out Of The World (5:08)
02. Windfall (3:30)
03. In The Wake Of Adversity (4:14)
04. Xavier (6:16)
05. Dawn Of The Iconoclast (2:06)
06. Cantara (5:58)
07. Summoning Of The Muse (4:55)
08. Persephone (the Gathering Of Flowers) (6:36)

FORMATION:
Emlyn Singleton: Violon
John Singleton: Trombone
Tony Gamage: Violoncelle
Alison Harling: Violon
Andrew Claxton: Trombone, Tuba
Brendan Perry: Chant / Guitares / Tous instruments
Gus Ferguson: Violoncelle
Lisa Gerrard: Chant / Basse / Tous instruments
Peter Ulrich : Timbales
Piero Gasparini: Alto
Richard Avison: Trombone
Ruth Watson: Hautbois
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
MARC_M
12/08/2022
6
  0 1  
5/5
Album magnifique et totalement inclassable, Within the Realm Of A Dying Sun est définitivement celui de DCD qui est le plus influencé par la musique classique - directement. Brendan Perry avait même apparemment pris des cours de musique pour cet album, étudiant le contrepoint. Le duo, toujours aussi peu disert sur l'instrumentation utilisé par ses deux membres, ne citant que les invités, délaisse totalement les guitares et la basse (et la boîte à rythme !) pour privilégier des claviers cristallins ou orchestraux, le yang ch'in joué par Lisa, plus peut-être un ou deux autres qu'il faut deviner à l'écoute. Des violoncelles et violons, ainsi que des trombones, déjà présents sur Spleen & Ideal en 1985 prennent ici encore de l'importance, avec une dominante pour les cordes, cette fois, rendant les arrangements plus aériens et moins sombres. Hum ? Si peu…

Alors, bien, sûr, ce disque ne brille pas par une franche gaieté. Il n'y a qu'à penser déjà à ce titre dramatique : "Dans le royaume d'un soleil mourant !" ! Tout est dit ! A l'image de cette pochette énigmatique sans aucune mention, illustrée d'une photo de la tombe de François-Vincent Raspail au Père Lachaise de Paris, où la statue d'une pleureuse s'accroche à la crypte abritant le fameux chimiste et homme politique, telle un spectre ne voulant pas délaisser un être cher.
Depuis sa sortie en 1987, l'album n'a rien perdu de sa puissance dramatique et de sa perfection formelle. Le choix de placer tous les titres chantés par Brendan Perry sur une face (seulement trois morceaux plus un instrumental) et ceux chanté par Lisa Gerrard sur la seconde peut paraître curieux mais chacun chante parfois un peu sur les morceaux de l'autre et cela crée un ensemble cohérent et contrasté.
Sur la première partie, Brendan Perry développe trois chansons et un instrumental assez accessibles, basé sur des claviers cristallins et orchestraux complétés par les instruments classiques ici et là, à l'ambiance sombre et mystérieuse, mélancolique, voire presque funèbre, démontrant ses talents de chanteur au timbre grave, sans recourir aux clichés gutturaux typiques du gothique et du post-punk du début des années 80… Sa voix, enrichie il est vrai d'une réverbe généreuse, prend de l'ampleur et de la profondeur, et on ne peut qu'admirer toute l'émotion qu'il transmet sans forcer, que ce soit sur les lents et solennels Anywhere Out Of The World et In The Wake Of Adversity ou le plus enlevé Xavier, dont l'intro est chanté par Gerrard (morceau qui sera plus tard repris par Paradise Lost)
ace et une atmosphère vraiment dramatique empreinte d'une passion mystique sur la seconde face, où Lisa Gerrard atteint des sommets inégalés d'émotion et de performance vocale... que ce soit sur le pesant titre introductif Dawn Of The Iconoclast, le très orientalisant Cantara, devenu à l'époque un classique en concert, puis le symphonique Summoning of The Muse avec ses cloches solennelles Cantara, et enfin l'époustouflant Persephone, à l'intro en deux parties, la première pesante et vraiment lugubre où Gerrard puise pour la première fois dans les tréfonds de son registre de contralto incroyable, puis la seconde où la voix s'élève vers des sphères qui semblent inaccessibles au commun des mortels, pour que le morceau se développe ensuite dur un ton plus léger, mélancolique et de plus en plus apaisé, avec une ambiance élégiaque, on ne sait combien d'octaves sont parcourues par cette (ces) voix qui semble(nt) venir de plusieurs chanteuses. Fantastique conclusion d'un album qui ne l'est pas moins.
On ne peut sortir indemne d'une telle écoute… un album essentiel, qui définit un genre à lui tout seul.


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(1) COMMENTAIRE(S)    
 
 
TOWNSEND LE DEVIN
13/08/2022
 
534
0
Merci à Marc M de rappeler l'existence de ce fantastique album un peu classique, un peu médiéval, un peu envoûtant. A (ré) découvrir !
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LECTEURS:
4.7/5 (3 avis)
STAFF:
5/5 (6 avis)
MA NOTE :
 
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