Il arrive parfois que l’écoute d’un album interpelle l’auditeur en bien ou en mal. Après avoir discuté avec quelques membres de la rédaction il apparaît clairement que le style dans lequel se place Hills ne fera pas l’unanimité.
En effet, la formation propose un mélange de psychédélisme, de space rock et de dark rock proche d'un Pink Floyd des années 68-69 ou d'un Hawkind. Si ce style s’adapte manifestement bien aux six compositions de l'album, il n'est pas toujours évident de se l'approprier puisqu'il est presque entièrement instrumental. Certes, on peut entendre quelques voix dans quasiment tous les titres mais il est bien difficile de parler de chant hormis sur les deux derniers.
Le titre éponyme est très représentatif de l'album : voix ouatée, batterie pulsée, loops de synthés relancés continuellement par une basse rassurante et un soli final de 6 cordes qui aurait pu se retrouver sur "Meddle" de qui-vous-savez. Si cette description vous fait frétiller, sachez que trois plages totalement instrumentales ou presque s'ajoutent à ce programme allèchant : "Rise Again" prouve que 3 notes suffisent pour créer une tension continuelle sur un rythme basique entêtant, "Bring Me Sand" fait la part belle à la guitare Wa-wa (façon The Shadows ) triturée à la disto donnant une atmosphère indou aux six minutes et "Claras Vaggvisa" propose un solo d’orgue sur un rythme lent posé par la basse comme au temps de "Cold" de l’album "Pornography" des Cure. "The Vessel" concentre alors toute l’énergie retenue sur "Claras Vaggvisa" et libère le trio dans une déferlante de sons juxtaposés qui s’entrechoquent continuellement : guitare distordue sur plusieurs pistes, basse soutenue, voix parlée (Oscar Wilde ?)
En dehors du fait que cette galette est très courte avec ses 36 petites minutes pour 6 titres, "Master Sleeps" est un album sans réel défaut. Il a juste le désavantage de cibler assez précisément son auditorat qui se réduira aux amateurs des groupes précités. Les autres passeront certainement leur chemin.