"Flash Gordon" est la première incursion de Queen dans le domaine du cinéma, puisqu'il s'agit de la B.O. du film de science-fiction au titre éponyme de Mike Hodges, sorti en 1980.
L'album contient dix-neuf titres, pour la plupart très courts. Pour un groupe qui se vantait dans ses premiers albums de ne pas recourir aux synthétiseurs, Queen rattrape le temps perdu puisque les quatre musiciens sont crédités de cet instrument dans le line-up. De fait, les synthés occupent pratiquement tout l'espace : très peu de chant, peu de guitares et de batterie, une basse inexistante. Difficile de reconnaître la patte du groupe dans cet opus.
Rares sont les titres assimilables à une chanson et, quand il arrive de reconnaître un semblant de mélodie, on se prend à le regretter : que dire du kitchissime et ridicule 'Flash's Theme' avec ses 'Flash! Aaaaaah ! Saviour of the universe' qui prêtent à rire ? Ou encore du basique 'Football Fight' composé, paraît-il, par Freddie Mercury ? De l'imitation très western de 'Vultan's Theme' ponctuée dès le début d'un "Yaah" pathétique ? Certains titres ne seraient pas désagréables ('In The Space Capsule', 'In The Death Cell', 'Kiss'), s'ils ne se voyaient gâchés par les samples de dialogues omniprésents d'un bout à l'autre du disque ou de bruitages divers (moteurs de bateaux asthmatiques, pistolets laser empruntés à "Bioman").
Au mieux, la musique se révèle plus évanescente que les plus évanescents morceaux de Tangerine Dream. Sinon, il s'agit d'un collage d'effets sonores démodés, improbables et ridicules. La pochette elle-même est d'un jaune hideux, pour que rien ne vienne atténuer cette impression de ratage complet dans lequel Queen s'est fourvoyé. "Flash Gordon" est à réserver aux collectionneurs inconditionnels qui auront la sagesse de l'oublier bien vite tout au fond de leur CD-thèque.