A l’image d’un Dredg, d’un Danko Jones et dans une moindre mesure de Coheed & Cambria, Volbeat a connu une ascension considérable ces dernières années et est dorénavant considéré comme un des espoirs d’une scène métal moderne, aux aspirations alternatives. 2011 voit le groupe revenir avec un quatrième album censé asseoir sa notoriété sur la scène métal.
Pour ce faire, les Danois n’ont clairement pas cherché à révolutionner leur recette. Leur Rock ‘n Roll puissant et très entrainant est toujours au programme. La simplicité reste de mise, et comme celle-ci se met au service de compositions qui tiennent bien la route, le tout se révèle excessivement agréable. Si on ajoute à cela une production de très haut niveau, tout est fait pour passer un très bon moment à l’écoute de ces titres faciles d’accès, entrainants et jouissifs.
L’équilibre entre le côté puissant de la musique et cet esprit radio friendly est très bien maitrisé. La clarté du chant et la simplicité des mélodies forment en effet un contre poids idéal à une batterie typiquement métal et à des riffs bien lourds. Ainsi, le titre "16 Dollars" est assez emblématique du style Volbeat avec ce sentiment d’écouter les Stray Cats sous amphétamine. La structure du morceau est légère et sautillante, sentiment renforcé par des chœurs qui ne demandent qu’à être repris par le public, mais la production qui alourdit le propos donne une certaine crédibilité et une certaine force à l’ensemble tout comme l'interprétation bien Heavy. D’autres morceaux se révèlent plus foncièrement Heavy, avec notamment quelques incursions sur les terres du groupe qu’ils ont accompagné récemment en tournée : Metallica. La partie rythmique de "A Warrior’s Call" adopte ainsi des sonorités très proche de ces derniers.
Nous pouvons mettre en avant l’excellent "7 Shots" où la voie de possédé de Michael Poulsen donne la réplique au hurlements de Miland Petrozza des ancêtres Kreator, ainsi que "Evelyn", un autre duo, avec Barney cette fois ci, qui ne manque pas de piquant non plus. Paradoxalement, l’opposition entre les beuglements du leader de Napalm Death qui trustent les premières 80 secondes, et les interventions très mélodiques du chanteur de Volbeat qui leurs font suite, fonctionne à merveilles. Ces deux titres font indéniablement partie des moments forts du disque.
Sans trop forcer son talent et en se reposant un peu sur ses lauriers naissants, Volbeat nous pond là un album plaisant et crédible. S’il serait très exagéré de crier au génie, notamment du fait de la grande timidité dont fait preuve le groupe en matière d’évolution, il faut tout de même reconnaître à Volbeat un savoir faire énorme pour habiller des titres assez basiques avec des oripeaux plus que sexy, notamment du fait d’une simplicité et d’une décontraction très contagieuse.