Akin. Ce groupe ne dira certainement rien à la majorité d'entre-vous qui pensera avoir affaire avec The Way Things End au jet séminal d'un jeune pousse. Mais ceux qui ont un peu suivi le parcours de l'éphémère label Sacral Productions et ont assisté aux premières partie de Within Temptation lors de la tournée française en support de Mother Earth, se souviendront peut-être de cette prometteuse formation dont Verse (2001) et l'EP Forecast (2003) ont dessiné un séduisant Metal atmosphérique entre Gothic, Dark et progressif. Etant restés sans nouvelles des lyonnais depuis ces débuts encourageants, nous pensions que le collectif s'était malheureusement éteint. C'est donc avec surprise et joie que nous accueillons aujourd'hui ce deuxième opus que nous n'espérions plus.
Comme tend à le confirmer la reprise des deux titres majeurs qui avaient illuminé Forecast, "The 92nd Flight" et "Cassandra", proposés dans des versions légèrement remaniées, Akin reprend les choses où celles-ci ont été laissées il y a huit ans. Si Verse ou la relecture du "Opium" de Moonspell avaient permis d'arrimer le groupe à la mouvance Dark à chanteuse, sous-chapelle qui avait au début des années 90 le vent en poupe grâce aux travaux de Tristania ou Trail Of Tears avec lesquels il nouait pourtant assez peu de liens, The Way Things End voit ses auteurs poursuivre une évolution vers un art plus feutré et tout simplement plus progressif.
Aidé par un quatuor à cordes, dont il exploite les sonorités avec élégance et sobriété ("Resilience") et toujours emmené par la voix cristalline de Adeline Gurtner, Akin propose un album dont la longueur (plus d'une heure) et la densité ne grèvent néanmoins pas la fluidité. Au point que la quinzaine de compositions s'enchaîne sans temps mort, formant ainsi un ensemble d'une belle homogénéité en dépit de la variété des ambiances et des couleurs utilisées. Teintes orchestrales graves, arabesques orientales (comme sur le très beau "Miller's End" aux percussions envoûtantes), accroches progressives ("Coma") ou enlevées ("When") définissent ainsi une palette des plus riches dont on sent qu'elle est le fruit d'un long travail de construction et de réalisation.
Mieux vaut tard que jamais ! Beaucoup découvriront donc Akin avec ce The Way Things End de bonne facture bien qu'il aurait mérité une prise de son plus enveloppée. Le groupe reste fidèle à une personnalité attachante et qui au final ne ressemble à nulle autre. De fait, nous ne saurions trop vous conseiller d'écouter les deux premiers efforts dont ce disque est le tardif complément plutôt que - on l'espère - la conclusion, aussi belle soit-elle...