Combien de louanges ont été chantées sur ce live mythique ! Avec son artwork à ce jour le plus réussi de Derek Riggs et surtout un nombre de tubes impressionant au menu, ce "Live After Death" est un monument dans toute discographie heavy metal. Au moment de son enregistrement, le groupe est au sommet de son art et ce live est l'aboutissement enfin atteint de cette époque où tout souriait pour tout le monde.
Ainsi, malgré l’absence des "Another Live", "Prowler" et "Invaders"... qui auraient mérité une place plus que méritée, la grande majorité des morceaux à succès d'Iron Maiden est présente, emmenés par la basse galopante de Steve, les rythmiques et solis virtuoses que nous servent Murray et Smith et le martèlement des futs par la (plus si nouvelle) recrue, Nicko Mc Brain, qui a vite fait d'imposer sa venue au sein de la légende.
Le bal s'ouvre sur un "Aces High" ("Powerslave"; 1984), morceau efficace et presque dansant qui prépare assez bien le terrain. S'ensuivent les titres les plus explosifs du groupe ("The Trooper"; "Two Minutes To Midnight"; "Flight Of Icarus"...) et surtout ce "Revelations" porté par un Bruce Dickinson en état de grace ! Viennent ensuite "The Number Of The Beast" et "Iron Maiden" sur lesquels Bruce fait hurler Long Beach. "Hallowed Be Thy Name" est ici transcendé car Iron Maiden joue ce morceau avec une telle émotion et un tel amour de son art que les larmes pourront peut-être apparaitre sur certains visages à son écoute. Déboulent enfin "Powerslave", "Die With Your Boots On" et surtout "Running Free", pur moment de communion entre le groupe et son public et affirmant la puissance charismatique de Bruce Dickinson. Les morceaux un peu plus longs comme "22 Acacia Avenue" et "Rime Of The Ancient Mariner" peuvent peut être faire un peu tache au milieu de cette marée de tubes, mais qu’importe ! Même sur la longueur, c'est un vrai plaisir de voir Iron Maiden nous délivrer ce show bourré de nuances et de sensations.
La dernière ligne droite est attaquée avec "Phantom Of The Opera"... Si les puristes râleront certainement, la version menée par Di'Anno est pourtant bien plus réussie et bien plus aboutie que celle présente sur ce live. Non, Dickinson ne massacre pas le morceau, loin de là, car un chef d’œuvre de la taille de ce "Phantom Of The Opera" peut très bien convenir à son registre aigu et mélodique, mais Paul avait ce timbre un peu rauque qui rendait ce morceau irrésistible.
A la fin de l'écoute de ces deux galettes, un constat s'impose donc. Iron Maiden a atteint, avec cet album live taillé dans du granit 100% NWOBHM, le point culminant de la carrière que l'on connaît. Un live inégalé et indispensable pour quasiment n'importe qui !