Voilà bien longtemps que nous n’avions pas eu le plaisir d’entendre un groupe sortant de l’écurie suisse Galileo. Atto IV, quartet transalpin qui sort son premier disque en anglais après un EP et un album en 2005, inaugure une série de sorties de ce label qui n’a pas manqué de nous contenter ces deux dernières années. Si les diverses informations sur le groupe évoque les grandes références du rock progressif italien, c’est plutôt vers le heavy progressif de Rush ou Riverside que Atto IV semble tendre avec son nouvel album.
Les trois premiers morceaux sont impressionnants ! Si l’album entier avait été de cet acabit, nul doute que ce disque aurait atteint les sommets. Malgré un certain fouillis ici ou là dans les compostions comme sur "Bad Dream" dont les séquences piochent autant dans les univers de Opeth, Riverside que Dream Theater, les qualités musicales autant que vocales forcent le respect. Atto IV fait preuve d’une énergie et d’une puissance certaines parfaitement communiquées. Le « single » de l’album "A Second" (une version écourtée circule depuis quelques semaines sur le net) ferait presque crier au génie avec ses deux refrains très contrastés qui s’imbriquent parfaitement et sa force mélodique maîtrisée. On pense à Porcupine Tree dans les tremolos utilisés et certaines ambiances atmosphériques ("In Circle") alors que les parties instrumentales font directement écho à Dream Theater.
Quel dommage donc qu'à partir de "Burning Ashes", l’inspiration s’essouffle laissant ressortir les influences de manière plus évidentes. Les effets de voix sont moins convaincants et Atto IV nous propose alors trop souvent une resucée - certes excellente - de Dream Theater et consorts. L’album se finit par trois instrumentales, les deux premières synthétisant un beau savoir faire, suivi du morceau "Deep Air", jolie respiration jonchée d’incursions jazz et psychédéliques.
Atto IV, à travers Shattered Lines, semble encore se chercher artistiquement. Trop de références viennent brouiller les pistes quand la créativité pure parait s’exprimer. Malgré tout, on peut légitimement rester optimiste sur l’avenir de ce groupe qui aura réussi à proposer quelques titres d’excellente facture