Et un nouveau venu sur la scène Metal Progressive, un ! Signé chez Magna Carta, X Opus est un groupe à ce jour centré sur un seul homme, le guitariste/compositeur/producteur James Williams. Ce dernier, plutôt touche à tout, dans les instruments comme dans les registres musicaux vient de se poser sur la planète Metal avec ce premier album “The Epiphany”. Si le nom de Symphony X lui a déjà été rapproché (l’influence du Trashy “Angels Of War” ne trompe personne), le Metal Progressif de X Opus se démarque surtout par ses penchants néoclassiques dont les passages peuvent évoquer Beethoven ou Stravinsky. Ajoutez-y une voix proche de celle d’un Russel Allen bien sûr, mais aussi Geoff Tate ou d'un Labrie avec un côté tragique prononcé, et vous ciblez déjà mieux notre propos. Après deux années de travail et un tri parmi plus de vingt compositions, “The Epiphany” cristallise selon son auteur : “ bien plus qu’une simple invitation à headbanger : Une expérience Metal Symphonique qui stimule les sens !”
Et bien malgré les propos alléchants, il reste difficile de sortir conquis des multiples écoutes de ce premier essai. C’est une certaine faiblesse et fragilité générale qui semble rejaillir ici. Au niveau du chant tout d’abord, et logiquement, puisqu’il est au premier plan juste derrière les interventions de guitare de Williams (mais nous y reviendrons). Malgré la présence de deux chanteurs (curieux choix !?), la sauce a bien du mal à prendre. Singeant parfois Russel Allen à l’extrême, nos vocalistes pourtant techniquement brillants perdent en crédibilité. Et si cela en met plein la vue sur les premiers titres, on se prend bien vite à regretter une telle exposition (Crocker semblant tout de même mieux tenir la barre qu’un Dixon souvent dans l’exagération et aux trémolos irritants). Ce manque d’âme et d’authenticité se trouve renforcé par l’absence de musiciens dans la troupe, Williams se chargeant de tous les instruments entendus ici (joués ou programmés), créant en toile de fond une sorte de bloc sonore massif.
Pour couronner le tout (c'est l'épiphanie après tout !), les compositions, redondantes et terriblement convenues viennent apporter le coup de grâce à l’ensemble. Les structures de “Terrified” par exemple ou “Pharaos Of Lies ” sont d’une évidence navrante et lassent l’auditeur avant la fin. Et que dire du titre éponyme instrumental totalement catastrophique, sans queue ni tête, entre élucubrations pianistiques et orchestre décousu.
En faisant fi de cela, nous trouvons tout de même quelques bonnes choses, surtout dans le jeu guitare, riche en arpèges, picking, vibrato et harmonies. Ces interventions, souvent de propos et inspirées par le jeu du cher Yngwie Malmsteen viennent illuminer un instant ces sombres et oppressants corridors (la douce “In The Heavens”, “I Will Fly”, mid-tempo arabisant aux riches orchestrations et le Power Metal “I’ll Find The Truth”). Tout le talent de l’artiste jaillit bien trop tard, sur un final entre guitare acoustique mélancolique et soli néoclassiques furieux.
Sans cochon que l’on égorge, ni clavier envahissant, le bonheur nous atteint, mais cela ne sera pas suffisant malheureusement pour convaincre. Un album à l’image de sa pochette : Beau de loin mais tellement approximatif et clichesque - et de ce fait décevant - une fois approché de plus près.