17 Pygmies est un groupe américain dont les débuts remontent à 1982. Mais si vous n'en avez jamais entendu parlé, ne vous faites pas de reproche, il y a dans son activité un trou de 17 ans qui peut expliquer qu'on l'ait oublié (pour peu qu'on l'ait connu !). C'est donc en 2008 que parait ce "Celestina" qui est le premier volet d'un triptyque.
La structure de l'album est des plus simples : 11 pistes nommées "Celestina" suivies d'un numéro en chiffres romains de I à XI et de durées s’échelonnant entre 2'55 et 12'27. Coté musique, nos '17 pygmées' (qui ne sont que 4) ne donnent pas vraiment dans les rythmes endiablés aux sonorités tribales. Un tempo lent cadence les compositions de la première à la dernière minute. Beaucoup de plages sont instrumentales et le peu de passages chantés ou vocalisés le sont principalement par la voix féminine et agréable de Meg Maryatt. Lorsqu'on regarde la composition du groupe et ses attributions, on peut être étonné que tous les musiciens soient crédités aux claviers (synthés uniquement, pas de claviers analogiques !), mais l'écoute révélant qu'il y a très peu de ligne rythmique (basse, batterie) on comprend que les officiants qui en ont la charge aient envie de s'occuper d'avantage les mains.
Le qualificatif 'planante' est surement le plus approprié pour décrire la musique de 17 Pygmies. L'ambiance se situe quelque part entre les errances lourdes des premiers Tangerine Dream ("Alpha Centauri", "Zeit") et les titres lents d'Anathema (pour les parties chantées). Si toutes les pistes portent le même nom, elles se différencient l'une de l'autre par de sensibles changements d'atmosphère, mais malheureusement pas de tempo !! Les compositions sont tellement reposantes que, sur la longueur, les risques de somnolence sont à craindre chez l'auditeur non dopé. A petite dose, l'album n'est pas déplaisant du tout, mais la monotonie en plombe l'intérêt.
Que dire en conclusion ? Qu'il faut éviter l'écoute de "Celestina" en voiture la nuit ? Ce serait sans doute ironiquement méchant, mais tellement vrai ! Reste à savoir si les deux prochaines parties de la trilogie seront du même acabit. Pour le "Celestina II", mon opinion est faite et je vous en parle très bientôt.