La pochette de cette huitième offrande de Hammerfall est une surprise ! Hector le valeureux guerrier est aux abonnés absents, laissant place à un artwork sombre simplement illustré par une main tendue mais peu accueillante. Eh oui, Hammerfall s’est enfin décidé à ranger glaives et armures pour nous conter dans le détail, les états d’âmes ... d’un Zombie. Si le niveau des paroles oscille entre un « I’m a Zombi on the loose » et un « I refuse to be something that I am not », j’avoue ne pas avoir fait l’effort d’aller plus loin dans le décryptage de cette littérature. L’important était surtout de savoir si ce changement de concept se traduirait par une évolution musicale.
La première plage donne partiellement la réponse. Après une intro qui aurait pu figurer dans un film de Romero, Hammerfall déboule avec un de ses titres les plus lourds et les plus crus jamais enregistré. En effet , "Patient Zero" est un mid-tempo qui s’accélére quand il le faut et s’orne même de claviers aux sonorités plus « modernes ». Mais les guitares sont cinglantes et le chant de Cans est très convaincant (il le sera tout au long de l’album). Cette approche plus sombre et pesante se retrouvera plus loin sur le titre "I refuse", au refrain monolithique mais insidieux après quelques écoutes.
La plupart des autres titres sont du Hammerfall pur jus plutôt bien troussés. Car au-delà du support conceptuel, finalement anecdotique, ce que l’on attend de ce groupe, c’est de nous pondre des hymnes que l’on peut reprendre à tue tête en concert ou dans sa douche. Et manifestement, la bande à Joacim ne l’a pas oublié ! En témoignent, le bien nommé "Bang Your Head", simple mais efficace, et bien sûr, l’excellent premier single "One More Time". Mais ce ne sont pas les seuls, le classique aux influences symphoniques "666 - The Enemy Within", le galopant, mélodieux et helloweenien "Dia De Los Muertos" ou encore le puissant "The Outlaw" apportent également leur lot d'adrénaline concentrée, tout en complexifiant un peu le propos. "Immortalized", est aussi une belle réussite avec sa cavalcade mid-tempo soutenue par les vocaux très prenants de Joacim et ponctués par un très beau solo de guitare des plus virevoltant. A noter que le petit nouveau Pontus Norgren (Ex-Poodles qui en est à sa deuxième production avec Hammerfall) prend vraiment ses marques avec cet album.
Une ballade réussie où la voix de Cans navigue entre celles de Bob Catley et d'Elton John et un titre plus rapide ("Let’s Get It On"), entre Accept et Judas Priest, complètent ce menu plutôt varié sans oublier le morceau épique de plus de 7 minutes ("Redemption") qui, sans être inoubliable, s’aventure avec un certain bonheur sur les plates bandes symphoniques de Stratovarius.
Voilà donc un album qui vaut surtout par son énergie et la variété métallique proposée, témoin d’une envie de changer d’air sans renier le passé. Et, quoiqu’en diront peut-être certains fans de la première heure, c’est une belle réussite !