L'aventure NorWalk commence à Grenoble, par un bel hiver de 2005 (jeu de mots nullisime, je sais...). Résultat d'une amitié post-adolescente comme tant d'autres, le groupe commence sous le nom de Metamorpho'Z et rencontre rapidement des galères de line-up. Ainsi, Manu (batterie) se voit contraint de quitter le navire. Les deux années d'audition suivantes consacrées à la recherche d'un nouveau cogneur ne donneront aucun résultat et pousseront Byff a troquer sa guitare pour une batterie, accompagné de John (guitare rythmique, chant), Lars (lead guitar) et Ban's. Metamorpho'Z change de patronyme et devient NorWalk... Durant un an, le groupe enchaîne les petits concerts. Il se fait alors remarquer par le label Corrosive Records qui, voyant sans doute en ce jeune groupe la possibilité de faire souffler un vent nouveau sur le metal hexagonal, leur propose d'enregistrer un album. Après huit mois de production, le groupe accouche de son premier méfait, "Metamorpho'Z".
Les Grenoblois ont bien raison de se considérer comme étant un "thrash metal band", car de thrash, il en est bien question. Pas forcément inspiré d'un super millésime, mais il risque de faire quelques taches rouges !
Si le disque s'ouvre sur une intro des plus classiques (pluie, etc.), le plat de résistance arrive rapidement avec "God Killing Machine" hurlant et suintant d'énergie. Durant tout l'album, ce son de basse marteau inspiré du jeu de Dave Ellefson, et cette voix frôlant le heavy (à mi-chemin entre Belladona et O'Kiffe) en total décalage avec la musique poursuivra l'auditeur. La formation enfonce le clou avec "Hell Human" dont le refrain ne manquera pas d'être repris à l'unisson en concert. Des guitares rèches tel le cuir de l'anti-acide de Ripley nous évoquent un bon gros Marshall menaçant de rendre l'âme si on ne le laisse pas souffler.
Malheureusement, si Norwalk sait amuser l'auditeur, il sait aussi l'ennuyer. L'inutile "1984", pseudo-ballade finissant sur une 2nde partie "qui balance" aussi inintéréssante que la 1ère en est le plus bel exemple... "Slave" relève le niveau avec son riff génial, un refrain "coup de boule", une batterie assommante et un petit solo pas forcément indispensable, qui est alors suivi de "Become A Queen", une ballade acidulée et cette fois-ci réussie, alternant envolées acoustiques et pousées décibeliques, qui permet à John de montrer qu'il ne fait pas que brailler. Il est alors dommage qu'après ce grand moment (8 minutes, s'il vous plaît), "War Inside" cloture l'album sans aucune prise de risque, laissant un goût amer dans la bouche.
Avec sa production irréprochable, ce premier essai des Grenoblois s'avère donc correct. Norwalk doit maintenant se forger une identité et être plus original sous peine de rester dans la seconde zone du Thrash. Mais il n'y a pas de raisons de douter que NorWalk ne se taille pas une réputation en béton dans les années à venir...