Prymary est un jeune groupe américain qui ne cache pas ses inspirations metal-prog et ses modèles qui sont, entre autres, Dream Theater, Pain of Salvation ou Rush. Quand je dis jeune groupe, je parle surtout de leur expérience commune car 4 des membres ont entre 25 et 29 ans et, Mike, le chanteur en a 37.
Ce premier album est prometteur car il fourmille de passages du meilleur niveau, mais, malheureusement, des passages ça ne fait pas un disque ni même des titres entiers.
On peut prendre le premier titre (Common Ground) comme exemple pour se faire une idée de ce qui nous attend tout au long de l'album. Après une intro très réussie d'une minute et demie, on arrive sur une première envolée de guitare plutôt magistrale malgré un léger problème de synchronisme avec la batterie. On ressent d'ailleurs souvent une impression de décalage entre les différents protagonistes. Le morceau se prolonge sur une dizaine de minutes sur une alternance de passages puissants excellents et de breaks qui cassent vraiment le rythme au point que tout le monde semble patauger pendant quelques secondes.
Sinon, le chanteur est plus que bon, proche de Ted Leonard d'Enchant avec des montées dans les aigus qui ne sont pas sans rappeler Steve Walsh dans les meilleurs moments. Le claviériste, Smiley Sean, est un élève de Derek Sherinian, ce qui est plutôt gage de qualité et je n'ai pas relevé de défaut dans son jeu très "Dream Theatral". Rien de particulier sur le bassiste qui, autant que je puisse en juger, tient bien son rôle sans fioriture excessive. Le guitariste est évidemment émule de Petrucci et Gildenlow et il maîtrise parfaitement l'art de vous secouer les tripes. Et, enfin, un batteur très très bon quand il est dans le tempo avec ses petits camarades.
A la décharge de ce premier disque, il faut préciser qu'il est enregistré avec de faibles moyens et auto-produit. Un bon ingé-son aurait sans doute sorti un excellent produit de tout cela car le meilleur titre, le seul qui soit entièrement cohérent, Remenber, n'est pas loin d'être une petite merveille.
Au bout du compte , on se retrouve avec 25% de metal-prog d'excellente qualité, 50% de passages très agréables à écouter et 25% de loupés qui malheureusement sont dispersés tout le long de l'album.
Les qualités intrinsèques des musiciens n'étant pas en cause dans la médiocrité relative de ce premier album, je parierais sur l'avenir de Prymary, pour peu qu'ils trouvent une production plus avisée.