Symakya est un nom qui ne vous dit probablement rien, et c'est normal : Majestic 12 est en effet le premier album de ce trio français. Pourtant, voici trois musiciens que les amateurs connaissent certainement ! Mathieu Morand (Elvaron, Akroma), Kevin Kazek (Seyminhol) et Thomas Das Neves (Heavenly) disposent en effet d'un curriculum vitae relativement conséquent, et on sent dès les premiers instants de cet opus que leurs expériences passées ont porté leurs fruits.
Audacieuse, cette première réalisation ? Oui ; et le choix d'une équipe technique renommée va en ce sens. Le duo Oberender (mix – Epica, Kamelot...) et Paeth (mastering – Angra, Rhapsody Of Fire...) réalise ici un travail aux commandes sobre mais plutôt efficace. Cependant, la qualité finale de l'album demeure loin des productions habituelles de ces deux messieurs...
Et ce n'est pas seulement ici que le bât blesse. Car après quelques titres, le rythme insufflé par "Genesis" s'essouffle rapidement, et la suite n'est hélas guère plus avenante. Sombrant dans les clichés et le déjà-entendu, le métal symphonique de Symakya a bien de la peine à exister, en dépit des arrangements soignés de Nicolas Soulet (Outcast) et d'une réalisation globale qui tient vraiment la route. On ne peut réprimer un soupir d'ennui à l'écoute de pistes telles que "Under The Banner Of The Faith", agrégat speed/sympho banal et sans saveur.
Après plusieurs morceaux flirtant avec les 8 minutes, toute espèce de dynamique est définitivement abolie et on se retrouve à attendre un titre plus concis et plus "punchy" ; à ce titre, "Of New Idols" semble sur la papier être une réponse idéale, mais il n'en est hélas rien, et ce mic-mac bruyant n'apporte finalement rien à l'album. Compte tenu des capacités évidentes des musiciens, notamment Kevin Kazek qui offre une prestation vocale de qualité, il est terriblement regrettable de ne pas entendre quelque chose de plus accrocheur... Et malgré des efforts tout aussi évidents pour proposer un produit riche et progressif, rien n'y fait, l'ennui persiste.
Majestic 12 : Open Files fait partie de ces albums ni bons ni vraiment mauvais, perdus entre deux eaux et qui ne laissent qu'une impression passagère. Les moyens mis en œuvre ne sont ici pas à la mesure d'une ambition peut-être trop grande pour un premier album, dans un genre saturé et qui vieillit très mal. A réserver aux inconditionnels du métal symphonique...