Comment un groupe européen peut-il exister depuis près de 20 ans, avoir produit 14 albums et être aussi peu connu ? La réponse à cette question ne tient pas au genre musical, puisque que Diamond Dogs s'exprime dans un registre blues-rock rétro mâtiné de country.
Après deux ou trois écoutes, un titre comme "April Fool", qui ouvre l'album, s'accroche à vos tympans comme un vieux hit de Robert Zimmerman. Si la voix de Soren 'Sulo' Karlsson fait plus qu'évoquer celle de Bob Dylan (puisque c'est à lui que je faisais référence dans la phrase précédente), la musique des Suédois est dans le plus pur style country-blues-rock. Il suffit de continuer avec "Greetings From Isaacs Hill" pour aller parcourir le livret afin de s'assurer que "The Grit And The Very Soul" n'est pas le nouvel opus (ou un ancien inédit) du plus ancien des cow-boys contestataires de la côte ouest.
Pour leur dernière production, les 'chiens de diamant' ont choisi de s'exprimer dans un registre plus calme qu'à leur habitude. C'est donc sur fond de guitares acoustiques, pedal steel et autres Dobros, parsemé de violon et d'harmonica que s'étalent les onze pistes de l'album. Parfois guillerettes comme "Last Of The Lovers", "Absolutely No: 1" ou "Whatever It Is, Now", parfois plus mélancoliques "Heart Of The River" ou "Green Shamrock Shore", les compositions vous feront penser tour à tour à Dylan évidemment, mais aussi aux Stones, à Neil Young et à tous les 'west coasters' lorsqu'ils font dans la ballade country-folk.
Le seul reproche que l'on pourrait faire à ce nouvel album des Diamond Dogs, serait de manquer de variété dans le tempo, mais "Harvest" de Neil Young en offre peut-être encore moins et est, néanmoins, considéré comme un chef d’œuvre. Je n'irai pas jusqu'à mettre "The Grit And The Very Soul" au même niveau, mais la qualité des compositions de cet opus en font un produit fort recommandable pour tout amateur éclairé.