Voilà un album qui, lors de sa sortie, aura fait couler beaucoup d'encre, soit pour être décrié soit pour être encensé par le biais de discours employant tous plus de superlatifs les uns que les autres. Et s'il y a bien une chose surprenante dans cet album, plus que son contenu en lui-même, c'est justement cette absence de modération dans les propos qu'il a pu engendrés.
Car disons les choses clairement, qu'est exactement Mouse ?
Mouse est tout simplement un concept-album s'étalant sur deux CD et rien dans cet opus ne me paraît propice à le remarquer plus qu'un autre concept-album.
Au premier abord, Mouse est assez difficile d'accès, principalement du fait de la voix très particulière de Les Dougan qu'il faut clairement arriver à "digérer". Mais une fois surmonté cet obstacle non négligeable, tout est là pour satisfaire l'amateur du genre sans pour autant crier au génie. Le schéma est classique pour un concept-album : des morceaux enchaînés les uns aux autres et des ambiances dont certaines peuvent, il est vrai, paraître douteuses (entendre un mec cracher ses poumons après avoir allumé une cigarette est peut-être en rapport avec l'idée développée sur l'instant, certes, mais c'est pour le moins surprenant).
Ensuite, sur le plan des compositions, point de génie ni d'erreur grossière et l'on pense alternativement à Marillion, Genesis ou IQ, dans les plans de claviers, les modulations rythmiques et les recours à des instruments apportant un petit plus, comme le saxophone.
Mouse est donc un album de rock progressif qui a tout pour rester discret : pas assez bon pour rivaliser avec les pointures du genre mais pas assez mauvais non plus pour mériter de rentrer dans un quelconque palmarès des pires sorties de l'année 1995.