Nouvelle sortie très attendue pour le groupe grec ! En effet, après un album incontournable en 2003 ("Sumerian Daemons"), Septic Flesh se sépare pour des raisons aussi obscures que leur musique. 2007: le groupe se reforme et modifie son nom en Septicflesh pour nous balancer un "Communion" d’une intensité inattendue.
Quelques années plus tard, le groupe est donc attendu au tournant et il le sait. Du coup, il met les petits plats dans les grands et ne prend aucun risque, tant au niveau de la production, réalisée de main de maître par Peter Tagtgren, que de l’orchestration, encore confiée à l’Orchestre Philharmonique de Prague. Mais pour la musique, pas d’autres choix que d’y aller avec ses tripes, et celles-là sont manifestement au grand air !
Il serait peut-être intéressant de décortiquer la musique titre par titre, mais ce qui ressort des premières écoutes, c’est d’abord la symbiose entre les éléments métalliques et classiques. Une vraie cohérence se dégage et les deux mondes font mieux que de se juxtaposer: ils se découvrent, puis s’entremêlent et enfin s’accouplent pour ne faire qu’un !
La production est énorme et permet de distinguer chaque instrument, et ils sont nombreux, dans ce qui aurait pu être un fouillis sonore. Vu la complexité des arrangements, c’est une prouesse. Et si l’on qualifie encore cette musique d’extrême, c'est toujours sans forcer, tout cela coulant avec un naturel presque charnel.
Bien ancré dans son style, Septicflesh nous distille des ambiances lourdes, mais énergiques et variées, accompagnées de sonorités originales sorties d’on ne sait où (comme l'excellent titre d'intro "The Vampire Of Nazareth"). La plupart des compos sont tout en contrastes ("Oceans Of Grey" en est un bel exemple), voire à nette tendance progressive ("Apocalypse"). Mais les mélodies peuvent aussi se faire plus évidentes comme celle de "Pyramid God", un titre accrocheur qui déboule comme un véritable rouleau compresseur.
Un autre grand atout de cet album, ce sont les vocaux ; les chœurs féminins sont encore à la fête et on retrouve avec plaisir Natali Rassoulis sur "A Great Mass Of Death". Mais rarement un chant masculin aura été aussi varié, que ce soit tant en chant clair qu’en chant sombre. Il pourrait même convaincre les plus septiques de la nécessité de cette cohabitation. Et puis il ne faut pas oublier les chœurs masculins, sortis qui des tréfonds de l’enfer, qui de cathédrales gothiques.
Septicflesh nous a pondu là un album d’une intensité incroyable, du Septicflesh puissance 10. Pas une seule seconde l’intérêt ne faiblit, et écoute après écoute, la richesse et la complexité de la musique se dévoilent, l’envie d’aller plus loin dans la compréhension de l’œuvre, et par exemple des textes en témoigne.
Le côté bombastic pourra peut-être gêner quelques purs et durs, mais pour les autres, Septicflesh est parti pour se nicher confortablement dans le top 5 de l’année, sans hésiter !