Pour son deuxième album, Queen nous offre un concept aboutit, séparé en 2 parties (Reine blanche et reine noire). On y retrouve tout ce qui fera la grandeur du groupe : Guitares incisives et puissantes, voix lyriques et production exceptionnelle pour l'époque (1974).
Certains titres d'une violence majestueuse (Ogre battle) mérite une écoute approfondie. L'équilibre entre les riffs de guitare survoltés et la voix tantôt précieuse, tantôt héroïque lui donne une force épique. Des mélodies d'une rare finesse (The Fairy Feller's..., Nevermore...) aux arrangements impressionnants entre clavecin speedé et choeurs omniprésents feront la personnalité et la grandeur de Queen. Maîtrise des harmonies (White Queen, The March Of The Black Queen) et expérimentations sonores (travail des guitares et des voix exceptionnel) célèbrent la suprématie de la reine sur le rock symphonique de l'époque.
Pour décrire cette musique, on ne peut guère comparer Queen à un autre groupe mais elle se rapproche d'un Bohemian Rapsody de prêt de 40 minutes. Véritable démonstration (réalisée sans synthétiseur) de ce que les 70's produisaient d'exceptionnel grâce au travail artistique, à la création sonore et aux idées qui parsèment l'oeuvre de groupes comme les Pink Floyd, Frank Zappa ou Gong (la liste est plus longue), ce disque est une synthèse de ce que Queen a fait de meilleur.
En occultant cette production de sa discographie, on fait l'impasse sur l'incontournable, un peu comme si l'on prétendait connaître Kansas ou Rush en se basant uniquement sur les titres sortis après 1980. A l'écoute de cet album, on passe allègrement du lyrisme exalté à la violence hargneuse ou aux mélodies précieuse grâce à une construction harmonique subtile qui fait la part belle à la voix magnifique de Freddy Mercury.
La vie est faite de joies et de peines, Queen II vous plongera inexorablement dans la première catégorie.