Album souvent ignoré, "Masque" célèbre la montée en puissance de Kansas. On y découvre une production plus riche que sur l'album précédent ("Song for America") et le groupe évite le piège des morceaux interminables.
L'ouverture sur 2 rocks sympathiques prépare l'arrivée triomphale d'un nouveau chef-d'oeuvre : 'Icarus'. Malgré le son de certains synthés un peu vieillots, le titre demeure incontournable par son lyrisme et sa puissance. Steve Walsh, époustouflant, gardera cet état de grâce jusqu'à "Point Of Know Return". Chanteur fantastique, claviériste remarquable et compositeur talentueux, il survolera ces années avec le talent des grands musiciens.
Le morceau suivant, plus intimiste, brille par sa beauté mélodique. Entre ballade piano/voix et hard symphonique au violon survolté, on se laisse prendre par l'esthétique de l'ensemble. Sur 'Child Of Innocence' et 'Mysteries and Mayhem', l'utilisation des 2 voix (S. Walsh et R. Steinhardt) est une réussite. 'Mysteries...', deuxième chef-d'œuvre de l'album, est un régal. L'intro toute en breaks suivie d'un riff bien gras où la voix se pose, puissante et agressive, ne laisse pas de répit. Au deuxième couplet c'est S. Walsh qui embraye, très soul au début, il fait monter la sauce pour envoyer le paquet sur la dernière phrase... Du grand art ! En à peine 30 secondes, il a calmé tout le monde par sa finesse et son feeling à couper le souffle.
Sans être le meilleur Kansas, cet album comporte 2 titres incontournables et n'a pas de réel défaut comme les deux opus précédents. Le groupe n'aurait pas réalisé "Point Of Know Return", on aurait crié au génie avec celui-ci. Malheureusement pour lui (mais pas pour nous), Kansas peut faire encore mieux.