Depuis 2001, date de la sortie du génial Wages Of Sin et premier album avec Angela Gossow, Arch Enemy a constamment gagné plus de fans qu'il n'en a perdu. L'arrivée de la blonde hurlante a clairement fait du groupe mené depuis 1996 par les frères Amott ce qu'il est aujourd'hui. Entre les albums juste tolérables (Anthems Of Rebellion), les productions sans inspiration (un énième live et d'inutiles réenregistrements des 3 albums de la période Liiva) et les chefs d'œuvre (Rise Of The Tyrant), l'arrivée de ce Khaos Legions pouvait laisser circonspect... Verdict...
Déjà, la (sublime) couverture, façon "rebellion adolescente" sans être trop cliché, vaut à elle seule son pesant de cacahuètes. Elle met en scène les 5 compères (le personnage central, à la poitrine fort généreuse, le confirme) masqués et nous fait plonger dans un univers où destruction et anarchie sont maîtres, où le métal le plus cru qui soit passe en fond sonore d'un dîner aux chandelles... Bref, bienvenue dans un monde de Khaos !
L'intro tenue par une guitare cinglante, des sirènes hurlantes et des cris de manifestants met immédiatement dans l'ambiance suivi d'un "Yesterday Is Dead And Gone", alchimie parfaite de 10 ans de savoir-faire au service de la violence et l'un des morceaux les plus haineux que nous ait jamais pondu Arch Enemy. "No Gods, No Master", qui devrait bientôt être repris en chœur par des hordes de chevelus, est un tube comme on n'en a pas fait depuis "Dead Eyes See No Future", avec sa rythmique imposante, un duo de guitares virtuose sans être trop démonstratif, une basse ahurissante de précision et surtout, une Angela plus en forme que jamais. Les nombreux breaks mélodiques vont sans doute en destabiliser plus d'un, mais ils donnent un côté presque épique à l'ensemble. Quant aux éternelles plages acoustiques et instrumentales, si elles pourront être boudées par les amateurs de bruit, elles restent cependant accrochées à l'identité même des deux guitaristes hors-pair que sont Michael et Christopher Amott.
A l'instar d'un Devil Driver, Arch Enemy ne se renouvelle pas et ne prend pas de risques mais la réussite est là. Il signe ainsi de nouveau un petit bijou qui risque de marquer son temps, équilibre parfait entre mélodie et violence, aidé en cela par une production soignée et des riffs assassins et sans nul doute l’un des meilleurs albums de la période Gossow...