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Publié à l’origine en 1982 durant sa phase de sommeil qui n’empêcha pas la sortie d’une kyrielle de lives (In Concert) et de compilations diverses, mais amputé d’une partie du show que le groupe exécuta en 1974 au Gaumont State Theatre Kilburn de Londres, ce live ressort en 2007, dans son intégralité cette fois-ci, c’est-à-dire avec les trente minutes ( !) qu’a duré ce soir-là "Space Truckin'" ! Ca sent déjà l’orgasme chez les fans.
Ceux qui estiment que la meilleure incarnation purplienne est à chercher du côté du line-up Mark II (avec Gillan et Glover, donc), feraient bien de jeter une oreille sur ce Live In London d’anthologie, qui nous montre une formation alors toute neuve – David Coverdale et Glenn Hughes ne sont là que depuis quelques mois - mais néanmoins insolante de talent et de classe.
Après sa triomphale tournée américaine, dont le point culimant reste bien entendu le show explosif de la California Jam, le groupe se lance dans un périple européen qui lui permet de fouler de nouveau le sol de la Mère patrie, l’Angleterre. Comparée aux concerts américains, la prestation semble mieux rodée, les deux nouvelles recrues mieux intégrées, et les titres de Burn, album que les musiciens défendent alors sur les routes afin de démontrer, entre autres, que la vie continue même sans Gillan et Glover, davantage maîtrisés. En toute logique, ce dernier opus se taille la part du lion, avec pas moins de cinq morceaux sur sept joués. Il tient tellement à cœur au groupe que celui-ci n’a pas peur d’en enfiler quatre extraits à la suite.
Si "Burn" met comme d’habitude tout le monde d’accord d’entrée de jeu, on se demande quand même ce que fait dans la setlist le banal bien que sympathique "Might Just Take Your Life", single peu marquant auquel on aurait préféré le lent et plus original "Sail Away". Puis le concert suit une courbe ascendante, avec l’imparable "Lay Down Stay Down", le flamboyant "Mistreated", qu’illumine Blackmore et le classique parmi les classiques "Smoke On The Water", que le groupe ne peut désormais pas (plus) ne pas interpréter et qui permet dans sa dernière partie à Glenn Hughes de donner de la voix avec son timbre de feu.
Le concert s’achève avec un doublé gigantesque. C'est tout d'abord "You Fool No One", couplé avec "The Mule" (et introduit par "Lazy"), le traditionnel solo de batterie de Ian Paice faisant office de lien entre les deux, que Purple transcende de la plus belle des manières au point d’en faire oublier la version studio. Durant un long solo du feu de Dieu, le jeu de Ritchie confine au divin ; il est bien au-dessus de tous les autres "branleurs "de manche de la planète. Vingt minutes de bonheur qui s’enchainent à la plus longue interprétation connue de "Space Truckin’", zébré qui plus est de quelques mesures de "Child In Time". Deux titres en 50 minutes ! Monstrueux mais symbolique d’une époque où les groupes n’avaient pas peur de se lancer dans ce genre de transgressions, une époque où les musiciens n’hésitaient pas à étirer leurs compos jusqu’à la rupture. Tous le faisaient, mais c’est bien Deep Purple qui réussait le mieux cet exercice tout bonnement inenvisageable aujourd’hui.
Que dire de plus sur ce Live In London, sinon une brochette d’évidences : le groupe est au sommet de sa forme, Coverdale roucoule comme une bête (son organe atteint le point G durant le magnifique "Mistreated"), Hughes s’avère bien plus présent que son prédécesseur, Lord se déchire avec (et sur) ses orgues Hammond, Paice fait le métronome humain. Enfin, Blackmore s’impose comme le plus grand guitariste de tous les temps, comme en témoigne le final dantesque de "Space Truckin’". Live In London est une démonstration : le Mark III constitue bien l’apogée de Deep Purple.
Plus d'information sur
http://www.deeppurple.com/
LISTE DES PISTES:
01. Burn - 06:58 02. Might Just Take Your Life - 04:51 03. Lay Down Stay Down - 05:06 04. Mistreated - 11:37 05. Smoke On The Water - 10:32 06. You Fool No One - 20:30 07. Space Truckin' - 31:03
FORMATION:
David Coverdale: Chant Glenn Hughes: Chant / Basse Ian Paice: Batterie Jon Lord: Claviers Ritchie Blackmore: Guitares
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