Sept années après sa création du côté du Sussex, se cherchant alors autours d’une association de rythmes électriques et électroniques, hAND accouche de son deuxième effort long format grâce au concours de la pas tout à fait sage, Femme Metal Records. Pour la petite histoire, les choses telles que le trio les connaît aujourd’hui sont ainsi depuis la venue du batteur Cris Nelson intégré deux ans plus tard. Les Britanniques se découvrent alors un attrait pour les ambiances plus lourdes et progressives gravées en 2007 sur "Deadroom Journal".
Alors que les choses semblent se stabiliser (quoique le poste de batteur soit dernièrement vacant), hAND peut savourer l’avènement de "Breathing", un chapelet de neuf pièces de rock atmosphérique et progressif. Mais contrairement à l’objet du bon dévot, ce ne sont malheureusement pas des perles qui ont été enfilées en presque une heure. Comme pour préparer le terrain, c’est sans doute le titre le plus bancal qui fait office d’entame : "Song Number B", mal assuré, frôle le faux départ par tant de bancal et de banalités.
Mais si les faiblesses des compositions émergent très vite, le véritable point noir réside dans le chant de la jeune Kat Ward qui étale, impassible d’un bout à l’autre, la même mélopée lente et monotone, hypnotisant jusqu’au sommeil toutes oreilles un peu aventureuses. Même lorsque un élan souffle soudainement son vent fougueux, comme sur "Fate Sewn On", image à encadrer de ce dont est musicalement pleinement capable le trio, l’effort fourni pour varier la messe de Ward est proche du néant.
Et c’est bien dommageable car de leur côté, guitares et batteries avaient bien des choses à faire partager, et notamment les plans de Kieren Johnstone sur sa six-cordes, qui souvent se succèdent malicieusement et avec tous les effets de pédales mis à la disposition du bonhomme. Sans déversement de techniques démonstratives, il parvient toutefois à élaborer une mixture électrique qui retient une attention qui sans cela aurait vraiment peiner à rester en éveil. Et même, sur le seul morceau instrumental "The Neon Hero", terre vierge des interventions soporifiques de mademoiselle Ward, les schémas processionnaires, bien que parfaitement attrayants, n’arrivent pas à s’assembler en une construction cohérente.
"Breathing" est une œuvre qui, sous des éclats étincelants, cache une surface bien trop terne, une parure aux diamants mal taillés et encore moins bien sertis. Dommage que le potentiel que l’on sent conséquent chez hAND ne soit pas utilisé à sa vraie mesure. Quelque chose d’autrement plus important aurait pu en ressortir.