Neil ardley, compositeur/claviériste qui a vécu de 1937 à 2004, est l’auteur de quelques albums parus entre 1970 et le début des années 2000. "Harmony Of The Spheres" n'est pas une nouveauté à proprement parler puisqu'il est sorti en 1978 et qu'il vient de bénéficier d’une remasterisation (sans ajout de bonus) par le label Esoteric.
Quelques harmonies vocales féminines ("Fair Mirage" et "Towards Tranquility") permettront de ne pas ranger cet opus dans le tout instrumental. Accompagné par une équipe de luxe, plutôt issue de la planète du jazz, Neil Ardley a basé le concept de cet album sur l’idée que toutes les planètes en orbite produisent une note musicale particulière.
Qu’obtient-on d’une telle orientation ? Tout d’abord un son assez basique basé sur un trio batterie/claviers/guitare sans grand renouvellement au niveau des tonalités employées et qui sent malheureusement bon le début des années 80 (et cela malgré le travail de restauration parfait mené par le label). Ensuite, une grande lassitude qui fait suite aux morceaux dont le tempo est globalement lent, aux titres pas particulièrement inspirés ("Gliterring Circles") et aux compositions jazzy toujours agrémentées d'improvisations ("Headstrong , Headlong") voire entièrement construites sur celles-ci ("Soft Stilness And The Night").
Si l'apparition régulière d'un trio d’instruments à vent (trompette/clarinette/flûte) vient casser l'aspect monolythique de l'opus, ses interventions restent trop souvent anecdotiques pour espérer s’échapper de la candeur généralisée dans laquelle baigne l'album. Les talents de compositeur de Neil Ardley ne sont pas à remettre en cause... Seulement à notre époque, des disques de ce genre dont le propos a déja été maintes fois rabaché, ne suscitent pas l'engouement qu'ils ont pu avoir 30 ans auparavant.
Les années passent et certaines œuvres vieillissent plus mal que d’autres. S'il est intéressant de remettre sur le devant de la scène un artiste de cette qualité, il est aussi difficile d’effacer le poids des années. Un disque à considérer dans l’œuvre de Neil Ardley comme une porte d’entrée vers un monde beaucoup plus touffu et élevé que ce disque ne laisse paraître.