2007. Mike Rutherford annonce que le projet Mike & The Mechanics a fait son temps. Personne ne s’attendait donc à une nouvelle mouture du combo, par ailleurs fortement remanié, puisque deux nouveaux chanteurs viennent prendre le micro en lieu et place du regretté Paul Young et de Paul Carrack, occupé sur des projets solo. Andrew Roachford est un vocaliste anglais issu de la mouvance soul/hip-hop, tandis que Tim Howar est un Canadien qui s’est produit principalement dans les comédies musicales. Tout le line-up du nouvel album, “The Road” se trouve chamboulé, hormis Mike R. lui-même, naturellement ; cependant, comme au bon vieux temps, Chris Neil apporte une large contributions aux compositions.
Qu’attendre en 2011 d’une nouvelle parution des Mechanics ? Si le groupe a délivré une quantité de tubes, se basant sur des compositions variées pop haut de gamme, marquées par un travail soigné sur les sons et les mélodies, MM a tout de même connu deux passages à vide avec les parutions de “Words of Mouth” et “M6”, dans lesquels les titres frôlaient dangereusement la banalité.
Il semble bien que cette fois-ci, MM n’ait pas évité les écueils de la standardisation à tous les étages. Certes, le travail est propre et équilibré - impossible d’attendre moins de la part d’un vieux briscard de la musique comme Mike Rutherford ! - mais l’auditeur recherche en vain ce qui faisait l’originalité du combo. Les intros soignées, qui étaient une marque de fabrique du groupe, ont disparu, les vocaux, autrefois un des points forts, se réfugient dans un anonymat regrettable et sont parcourus de travers très à la mode (vibes encombrantes, accroches sur les entames de mots, finales qui traînent... voyez l’entame de ‘’The Road’) et de nombreux titres se retrouvent dénués d'atmosphère et d'envergure (mention spéciale au ringard ‘Hunt You Down’). Au mieux (‘Oh No’, ‘You Can Be The Rock’), les morceaux arrivent-ils au niveau de “Words of Mouth” qui n’est pourtant pas la meilleure référence du groupe.
Il sera bien difficile de pardonner à Mike Rutherford d'être tombé dans la platitude commerciale. Cet objet propret, à durée de vie extrêmement brève et sans prise de risque aucune, est peut-être l’album de trop pour Mike and the Mechanics.