En 1984, Toshio Egawa (clavier) quitte le groupe japonais Novela et forme GERARD (il fallait le trouver !). Irony Of Fate, leur 3ème opus, très progressif et abouti, se rapproche du rock symphonique teinté de hard.
L'apparence androgyne des musiciens n'est pas révélatrice du contenu et on se rappellera des accoutrements douteux d'un Ian Anderson ou de Shadow Gallery pour se rassurer. Le disque démarre sur un titre instrumental un peu daté (au niveau du son des synthés) assez semblable à ce qu'aurait pu faire Kansas à cette époque s'ils avaient évolué dans le bon sens. On sent les musiciens à l'aise et loin d'atteindre leurs limites sur cette composition qui reste la moins réussie de l'album. Le morceau suivant d'une qualité supérieure révèle un chanteur (chant japonais) excellent et des musiciens de haute volée. L'équilibre entre guitare, clavier et section rythmique met en avant la composition. Le refrain entraînant rappelle certains groupes de Hard Rock mélodique avec toujours ce côté progressif dans une ligne de guitare ou un accompagnement de clavier.
Le 3ème titre, à l'ambiance romantique, pourrait figurer dans une musique de film (notamment en ce qui concerne la partie instrumentale).
L'ensemble du disque, très homogène et mélodieux, s'écoute avec un plaisir immense. La qualité des compositions aux thèmes très accrocheurs (parfois proche des meilleurs génériques de japanimes) demeure le point fort de GERARD. Le groupe ne sombre jamais dans la démonstration malgré une qualité d'exécution exemplaire. Les amateurs de ROYAL HUNT ou SHADOW GALLERY devraient adorer cet opus au goût de saké car il a l'avantage de ne pas avoir de défaut majeur.