S'il est un reproche qui ne peut pas être fait à la musique de Ghost Trains, c'est de manquer de cohésion. A cet égard, les dix titres qui constituent "Sniffing Round L.A." font preuve d'une belle unité, peut-être même un peu trop. Chaque morceau reprend grosso-modo la même recette que celui qui le précède et/ou qui le suit : une mélodie douce-amère, un rythme mid-tempo, des guitares acoustiques tapissant l'air d'accords balayés sur lesquels d'autres guitares viennent piquer thèmes principaux et variations, quelques percussions légères, de rares intrusions du piano et de belles harmonies vocales saupoudrées sur l'ensemble.
Il se dégage de cette musique une sensation de douceur et de légèreté. Les compositions sont soignées et accrocheuses, dégageant un réel plaisir dès le premier titre, plaisir réitéré au second, mais qui va s'effilochant au fil des suivants, l'impression de déjà-vu, ou plutôt de déjà-entendu, s'imposant de plus en plus. Si le polyglotte 'Buonasera' relance un peu l'intérêt en mélangeant une rythmique plus lourde à des passages flamencos, le groupe retourne à sa routine dès 'Godfather' pour ne plus la quitter jusqu'au dernier titre.
Les influences prestigieuses sont pléthores. Ainsi, si 'Michael Caine' renvoie à Steve Unruh et America, 'Set In Stone' a quelque chose de Neil Young période "Harvest", 'Liar' évoque les mânes des Beatles, etc... Mais le groupe fait surtout penser à Simon & Garfunkel par ses tonalités romantiques et légèrement désabusées, popisantes sans trop.
Au final, le style très balisé auquel Ghost Trains reste fidèle dessert "Sniffing Round L.A." qui, malgré la haute tenue de ses compositions et de son interprétation, finit par lasser du fait de sa trop grande uniformité. Un disque agréable à écouter qui aurait mérité quelques prises de risque.