Après une période de traversée du désert due à un changement de maison de disque et au départ de Peter Nicholls, IQ revient avec un line up comportant Peter, revenu au chant, et John Jowitt qui arrive à la basse.
Sorti deux ans après le médiocre "J'ai Pollette d'Arnu", "Ever" est l'album attendu par les fans qui n'ont rien eu de sérieux à se mettre dans l'oreille depuis "The Wake" en 1985. IQ revient à un style néo-progressif plus pur et va faire oublier ses errances pop de "Nomzamo" ou de "Are You Sitting ...". "Ever" est sûrement le début du son et du style IQ actuel. L'influence de Genesis écrasante dans "Tales from the Lush Attic" et encore marquée dans "The Wake", s'estompe complètement pour laisser place à la créativité du groupe et notamment de Martin Orford.
On retrouve enfin cette voix et ce phrasé sans lesquels IQ n'était plus vraiment lui-même. Ce chant qui fait partie intégrante de la musique au même titre que de nombreuses lignes musicales des claviers ou de la guitare semblent prolonger l'effet théâtral du chant. Le petit nouveau, John Jowitt, semble avoir trouvé ses marques très facilement au sein du groupe et pour s'en persuader il suffit d'écouter la précision de son jeu de basse, notamment dans 'Fading Senses'.
Il y a tout IQ dans cet album, tout ce que le groupe va révéler dans "Subterranea", "The 7th House" et "Dark Matter" et si j'avais chroniqué "Ever" en 1993, je lui aurais donné un point de plus par rapport à la note que je lui attribue aujourd'hui, 11 ans après sa sortie. Il reste que cet album est indispensable pour tous les amateurs de ce rock néo-progressif unique servi par des musiciens haut de gamme.