ARTISTE:

YES

(ROYAUME UNI)
TITRE:

TIME AND A WORD

(1970)
LABEL:

ATLANTIC RECORDS

GENRE:

ROCK PROGRESSIF

TAGS:
Chant aigu, Old School, Planant, Symphonique
""
MARC M (19.07.2011)  
3/5
(1) Avis des lecteurs (0) commentaire(s)

Pour son deuxième album, Yes fait preuve d'innovation en utilisant un orchestre arrangé par Tony Cox, sur 6 des 8 morceaux. Certains diront que c'était la mode à l'époque mais cela représente quand même une certaine dose d'efforts et une volonté d'innovation. Le producteur Tony Colton utilisera des étudiants du fameux Royal College of Music. A part cela, on retrouve des similitudes avec l'album précédent : huit titres, quatre par face, toujours un morceau relativement calme sur chacune d'entre elles, trois autres plus ou moins dynamiques et deux reprises métamorphosées.

La première ouvre l'album en fanfare avec "No Opportunity Necessary, No Experience Needed" de Richie Havens, complètement réarrangée avec un orgue grandiose en introduction et une orchestration où la partie de cordes épique colle à merveille au rythme rapide du morceau. Il ne reste pas grand-chose des mélodies originales mais Yes réussit là une de ses plus belles variations… On est au début des années 70 et les réminiscences de rock dit "psychédélique" demeurent ici et là, notamment dans le jeu saccadé et le son de l'orgue Hammond, ainsi que dans le rythme... Mais "Time And A Word" lorgne déjà au-delà. L'album est encore plus progressif et complexe que le précédent et Yes applique certaines recettes déjà éprouvées auparavant, notamment sur les reprises, avec une partie centrale instrumentale alambiquée où la section rythmique s'en donne à cœur joie. L'orchestration se fait parfois légèrement dissonante ici et là et on sent les influences de compositeurs classiques relativement modernes comme Stravinski et encore plus près de nous, celle de Leonard Bernstein comme sur "Then" ou le long et très complexe "The Prophet" avec ses deux sections instrumentales enchainées en intro et ses séquences contrastées entre symphonisme presque classique et parties plus modernes. Des cuivres alliés à un orgue déchainé font surgir des influences jazz. D'ailleurs, l'orgue de Tony Kaye rugit souvent lors des parties instrumentales qui fleurissent inévitablement au centre des morceaux, soutenu par la basse grondante de Squire et la frappe subtile mais très fouillée de Bill Bruford.

"Everydays" de Stephen Stills apparaît ici dans une version assez différente de celle enregistrée en 1969 (et figurant en bonus sur "Yes") car bénéficiant d'une orchestration assez diaphane et d'une partie de piano électrique réverbéré, avec un thème récurrent de basse saccadé. Curieusement, sur ce titre et ailleurs sur le disque, la voix de Jon Anderson est relativement voilée, peut-être même un peu plus que sur "Yes" et ce n'est que sur les passages où il pousse plus fort dans les aigus qu'elle se clarifie davantage.

Le chanteur a composé beaucoup pour ce disque qui s'avère être plus ou moins son bébé. Hormis les deux reprises (qui pourtant lui doivent beaucoup), sa présence est omniprésente. Il signe trois morceaux seul et deux autres avec le bassiste David Foster, qui faisait lui-aussi partie des Warriors. Il est même quasiment seul avec l'orchestre et un piano discret sur le très bref et faussement léger "Clear Days", Parmi ses contributions, "Sweet Dreams" est le titre le plus immédiat, entraînant, joyeux. "Astral Traveller" est le titre le moins réussi par contre, trop difficile à saisir sur le plan mélodique, avec une voix distordue sur un rythme haché. Mais le morceau-titre, qui lui fait suite, termine l'album en beauté, une ballade moins simple qu'il n'y paraît, dotée d'une mélodie vocale imparable.

Sur ce disque, quoi qu'on puisse apprécier ici et là des parties de guitares intelligentes, Peter Banks a parfois bien du mal à s'exprimer. D'ailleurs, le guitariste n'avait pas approuvé l'idée de faire un album avec un orchestre. Le groupe se séparera de lui après l'enregistrement… En fait, comme avec le premier album, il existe deux pochettes différentes pour celui-ci et, sur la photo de l'édition américaine sortie plusieurs mois après (novembre 1970), c'est Steve Howe que l'on aperçoit !

"Time and A Word" ne connaîtra pas plus de succès que "Yes" mais constitue un album tout à fait digne d'intérêt et encore une fois assez novateur. L'expérience incitera quand même le groupe à se reposer sur ses seuls membres à l'avenir. La version remastérisée en haute définition avec 4 titres supplémentaires et publiée en 2003 par Rhino Records/Elektra s'impose d'urgence.


Plus d'information sur http://www.yesworld.com





LISTE DES PISTES:
01. No Opportunity Necessary, No Experience Needed (4:47)
02. Then (5:42)
03. Everydays (6:05)
04. Sweet Dreams (3:48)
05. The Prophet (6:32)
06. Clear Days (2:04)
07. Astral Traveller (5:50)
08. Time And A Word (4:31)
09. (bonus) Dear Father (4:14)
10. (bonus) No Opportunity Necessary, No Experience Needed (original Mix) (4:46)
11. (bonus) Sweet Dreams (original Mix) (4:20)
12. (bonus) The Prophet (single Version) (6:33)

FORMATION:
Bill Bruford: Batterie / Vibraphone
Chris Squire: Basse / Choeurs
Jon Anderson: Chant / Percussion
Peter Banks: Guitares / Choeurs
Tony Kaye: Orgue Hammond, piano
   
(1) AVIS DES LECTEURS    
CORTO1809
20/07/2011
  0 0  
4/5
Comme son prédécesseur, "Time And A Word" a un son vintage, et ses titres, bien que relativement complexes, restent encore dans des formats plutôt condensés assez proches de celui de chansons conventionnelles. Personnellement, je reste très sensible à ce style qui va bien à Yes, mieux que celui de certains titres prétentieux et tarabiscotés qui ne vont pas tarder à suivre. Jon Anderson ne cherche pas encore à atteindre les suraigus, et ça aussi, c'est une bonne nouvelle.
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LECTEURS:
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3.4/5 (5 avis)
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