Venant boucler la saga débutée en 1999, "Species" est le cinquième volet de cette aventure de science-fiction basée sur des événements historiques réels et dans laquelle les femmes jouent un rôle prépondérant (d'où leur grande présence vocale).
Toujours accompagné de guests de grande classe, à l'image du projet Ayreon de Lucassen (avec qui il a déjà collaboré par ailleurs), l'ami Ian Parry se veut confiant et annonce ce final comme l'album le plus solide du Consortium Project à ce jour. Et il faut avouer que si le 4ème volet montrait des signes de faiblesse, "Species", bien qu'affrontant l'immanquable effet de redondance propre à toute longue Saga musicale (structure des titres assez semblable, présence quasi systématique de chœurs sur des refrains très typés) permet de clore cette histoire en beauté.
"Epilogue" aux airs de bande annonce cinématographique vient ouvrir les débats suivi de "Life On Earth" qu'un gros riff de guitare introduit (que n'aurait pas renié un Andromeda) et qui nous entraine en voyage. La voix de Parry reste toujours aussi puissante et caractéristique des fleurons du Metal Progressif (très théâtrale, tragique et habitée) et la formule, efficace, ne change pas d'un iota : titre concis et propres aux guitares lourdes et grinçantes, aux soli virtuoses et nappes de claviers futuristes reines. Dans cette veine "Life On Earth" et "Origins Of Mankind" gavé de chœurs féminins, samples et harmoniques sifflées à la Zakk Wylde sont imparables. Plus tard, "Sirens" aux interventions de guitare divines (et au riff recherché) ou un "Pitch Black" redoutable viennent confirmer l'efficacité de ce Power/Heavy bien maitrisé. Notons par ailleurs la présence à la guitare de Stephan Lill (Vanden Plas) et Kris Gildenlöw (Pain Of Salvation) à la basse.
Tandis que "Silence Calling" tombe à point nommé afin de reposer un peu vos oreilles après cette déferlante de riffs (tout au moins sur la première partie) les trois derniers titres frappent forts. "Species" se la joue grandiloquent avec ses chœurs très aigus et ses notes de clavier néoclassique, "Enemy Within", l'un des titres les plus soutenus de l'album, démarre dans un déluge de notes à la Malmsteen et tient la route avec obstination alors qu' "Oracle" voit Parry briller comme rarement dans une ambiance ultra épique qui clôt cette histoire avec la Maestria qu'on était en droit d'attendre (et sans surenchère).
Quelques titres sont néanmoins victimes de la redondance inhérente à la l'envergure de l'œuvre comme "Untold Message" et sa basse ultra lourde, pas mauvais mais presque trop riche en chœurs et voix tonitruantes ou "The Worst Was Yet To Come" plus convenu.
Même si certains pourront lui reprocher son côté monolithique, force est d'avouer que Parry signe ici l'un des plus beaux volets de son projet. Et si les fans des premiers opus souligneront la répétition, ils devraient néanmoins être pleinement satisfaits de ce bien bel épilogue perspicace, raffiné et riche en bonnes surprises.