Projet suédois né en 2008 de l’esprit torturé de Jake E. Lundberg (ex-Dream Evil) et Olof Mörck (Dragonland, Nightrage), le combo autrefois dénommé Avalanche nous propose son premier album éponyme. Esprit torturé parce qu’il faut bien avouer qu’il faut être fou ou sacrément audacieux pour oser proposer un opus que l’on peut d’ores et déjà qualifier de croisement entre le mélodeath/core de Scar Symmetry et … la disco-dance d’Abba ! Certes, la comparaison est osée mais promis, ce sont eux qui ont commencé !
Amaranthe est le type même de combo sacrifiant tout sur l’autel du mélodique, quitte à vendre son âme à la Déesse du tout mélodique… Si bien que ce premier album déroutera l’auditeur le plus averti qui passera par tous les sentiments, que ce soit de l’agacement qui se transforme en dépit quand les Suédois s’aventurent du côté électro/dance avec comme conséquence d’avoir la sensation d’écouter un titre de jeu vidéo à la mode ("Hunger"). Dès le titre introductif ("Leave Everything Behind") aux blasts terribles, Amaranthe n’a de cesse de porter haut et fort le drapeau d’une musique perpétrant l’alternance de refrains pop à la Abba que nous évoquons depuis le préambule, et passages mélodeath tout simplement énormes qui n’ont rien à envier aux références du genre, à commencer par des blasts qui auraient leur place sur n’importe quel opus de Soilwork ("1.000.000 Lightyears").
Toutefois, ces quelques défauts ne seraient pas rédhibitoires si toutefois Amaranthe ne donnait pas cette désagréable impression de redite au moment des refrains de la belle Elyze Ryd. En effet, au-delà de l’aspect symphonico-gothique, histoire d’être à la page, certains refrains, certes entêtants, sont des copier/coller des précédents, si bien que l’écoute de ce "Amaranthe", en plus d’être irritante par moment, se fend d’une monotonie certaine.
Au final, un premier essai contesté qui ne laissera pas indifférent dans cette scène surpeuplée qu’est le mélodeath et ses ramifications : ne serait-ce pas la solution pour sortir du lot tout compte fait ? Quoiqu’il en soit, "Amaranthe" nous laissera un sentiment trop mitigé pour être encensé dans nos pages… Dommage ou tant mieux, seul l’avenir le dira !